Les 24h du Japon
par *V* ~ Lundi 6 avril 20096h30 : Dring, le réveil sonne, il est l’heure de se réveiller après une nuit plutôt courte
7h : Emballage de tout le bazar de dernière minute
7h30 : Arrivée ma môman qui va s’occuper de mon appartement et de ma tuturre en mon absence. J’ai droit au lot de recommandations habituelles ponctuées de remarques plus ou moins subtiles comme quoi j’ai encore besoin de ma mère à mon âge et patati et patata…
8h : Départ de la maison
8h30 : Arrivée à l’aéroport. Pour la première fois depuis plusieurs années, nous n’avons ni crevé un pneu, ni eu d’accident de voiture en cours de route. C’est suffisamment incroyable pour être remarqué !
8h45 : Je me mets dans la file pour retirer mon billet. Ce n’est plus une file, c’est carrément un pèlerinage vers les machines tellement il y a de monde.
10h30 : Décollage. Et c’est parti !
12h : Arrivée à Francfort – transfert en navette
12h15 : Dodo en salle d’attente
14h : Décollage du bon gros Boeing 747 plein d’asiatiques en mal de sushis ;-) Manger – dormir – écouter de la musique – regarder un film – re-manger – re-dormir…
J+1, 1h du matin (8h heure locale) : arrivée à Tokyo après 13 heures de vol depuis l’Allemagne et près de 15 heures en tout. Rebelote, une file d’attente monstrueuse pour le passage de la frontière, on a cru tous tomber dans les pommes. Récupération de tout mon barda, puis arrivée dans le hall de l’aéroport. C’est là que ça commence à devenir intéressant ;-)
J+1, 2h30 (9h30 heure locale) : Voyons, il faut que je rejoigne la gare pour prendre le shinkansen (TGV), et pour cela prendre un train-navette. Donc acheter les billets de navette, et puis ceux du train tant que j’y suis. A nouveau une file d’attente monstrueuse au guichet. Finalement comme j’ai de la monnaie, une gentille japonaise m’aide à prendre mes billets directement à la machine automatique, histoire de gagner du temps. Hum, je ne suis pas certaine d’avoir eu le tarif le moins cher, mais passons. J’ai donc 2 trains à prendre mais 3 tickets. Super pratique comme système. Au milieu de tout le charabia écrit sur le ticket, j’arrive à repérer les numéros correspondants aux horaires, aux wagons et aux places.
J+1, 2h35 (9h35 heure locale) : Premier essai de passage du portillon automatique. Marche pas. Deuxième essai avec un autre ticket. Marche toujours pas. Troisième essai… bon un japonais prend pitié de moi et insère deux tickets en même temps. Miracle, ça marche.
J+1, 2h40 (9h40 heure locale) : Coup de téléphone à mon chef japonais pour lui transmettre mon horaire d’arrivée. Comique, le téléphone en anglo-japonais.
J+1, 2h45 (9h45 heure locale) : Embarquement dans le train-navette.
Cliquez sur les photos pour les agrandir…
J+1, 3h45 (10h45 heure locale) : Débarquement dans la gare de Tokyo. Immense, démesurée, monstrueusement énorme, je ne trouve pas assez d’adjectifs pour la qualifier. C’est là qu’il faut compter sur le coup de bol qui vous fera tomber pile-poile devant le bon panneau. Sinon on peut y errer pendant des heures, tellement il y a de lignes de métro, de trains, d’étages…
J+1, 4h (11h heure locale) : Je repère un panneau « Tohoku », c’est le nom de la région où je vais. Arf, mince pas de bol, c’est aussi le nom d’une ligne de métro.
J+1, 4h02 (11h02 heure locale) : Tiens, un autre panneau Tohoku, c’est peut-être le bon cette fois-ci. Re-galère pour savoir quels tickets insérer pour débloquer le portillon.
J+1, 4h03 (11h03 heure locale) : Arrivée sur le quai de la gare. Reste plus qu’à trouver mon wagon. Evidemment je me trompe de sens, ce n’est qu’arrivée au bout du train que je m’aperçois que je suis totalement à l’opposée.
J+1, 4h05 (11h05 heure locale) : Sprint pour remonter toute la longueur du train, un peu de sport ne fait jamais de mal, même après une nuit blanche, une journée de décalage horaire, et 20 kg de bagages à traîner.
J+1, 4h05 (11h06 heure locale) : Je trouve enfin mon wagon, et me place devant la porte, au ras du quai, prête à rentrer. Mais pourquoi, diable, y a-t-il un lot de japonais derrière moi, me regardant d’un air désapprobateur, tous rangés en file indienne le long de traits dessinés sur le sol ??? Aaaaah c’est vrai, ici on est poli et bien discipliné : les japonais font la queue sagement pour rentrer. Premier arrivé sur le quai, premier rentré dans le train. Évidemment, comme une occidentale mal élevée, j’ai voulu doubler tout le monde. Pfff, ces français, j’vous jure.
J+1, 4h07 (11h07 heure locale) : Ouf ça y est je suis à bord… Il était moins une, le train part une minute plus tard, avec une ponctualité digne d’une horloge suisse.
J+1, 4h10 (11h10 heure locale) : Je suis l’attraction du train, pensez-vous, une occidentale toute seule sur cette ligne ça ne doit pas arriver tous les jours. Une petite mamie me montre du doigt en chuchotant à l’oreille de son mari. On traverse Tokyo, les cerisiers sont déjà en fleurs là-bas, ça a l’air superbe.
J+1, 6h15 (13h15 heure locale) : Arrivée à Sendai.
J+1, 6h20 (13h20 heure locale) : Re-re-galère pour repasser le portillon de sortie. Décidément j’ai des progrès à faire de ce côté-là.
J+1, 6h25 (13h25 heure locale) : Je cherche mon chef du regard. Essayez donc de reconnaître un japonais au milieu d’une gare remplie de japonais, vous verrez si c’est facile. Finalement un homme s’avance vers moi souriant, bon ça doit être lui ;-)
J+1, 6h45 (13h45 heure locale) : Il m’emmène dans sa voiture. Mince j’avais oublié qu’au Japon on roule à gauche, j’ai essayé de monter côté conducteur…
J+1, 7h (14h heure locale) : Passage au labo pour récupérer les clés de ma Student Room. Ici on met des pantoufles pour rentrer dans le bâtiment, même pour 1 minute, même si vous avez pourtant sorti vos plus belles Converses encore bien blanches. Mon chef croise un collègue ; ils engagent la conversation en japonais. Au bout de quelques minutes, ils reculent chacun d’un pas et saluent très bas, un véritable plongeon ! Je reste droite comme un i à côté, embarrassée et ne sachant que faire… Pas mon truc, la révérence, je me contente d’un signe de tête et d’un sourire.
J+1, 7h30 (14h30 heure locale) : Après 24h de voyage à quelques minutes près, j’arrive dans mon chez-moi japonais. Ouf, enfin. Une bonne vieille chambre étudiante, un peu moche, un peu sale, un peu inconfortable mais peu importe. Mon chef est adorable, il a pensé à me prêter une couette, un oreiller, et quelques produits de première nécessité.
J+1, 8h (15h heure locale) : Sieste. Enfin !
J+1, 10h (17h heure locale) : Douche. Enfin (bis) !
J+1, 10h30 (17h30 heure locale) : Mon chef passe me prendre pour dîner avec sa famille dans un resto japonais authentique. Un vrai de vrai, pas un truc pour touristes ! On mange dans des petits boxes séparés, avec une table au ras du sol (en chaussettes of course, propreté oblige), menu écrit tout en japonais (c’est rigolo de choisir au hasard, à la tête des signes écrits…), baguettes (j’ai fait quelques boulettes sur ce point, j’ai appris qu’une extrémité servait pour se servir dans les plats, et l’autre pour manger… ben moi j’ai tout fait avec la même extrémité, comme une vraie occidentale pas hygiénique du tout ;-) mais il paraît que je me débrouille bien…), des choses dans l’assiette donc vous ignorez le nom, et vous êtes à peine capable de dire si c’est d’origine végétale ou animale… J’ai aussi goûté au gyutan, la langue de bœuf (en général grillée), spécialité de Sendai. Enfin bref, c’était extrêmement sympathique. J’ai encore été l’attraction du resto avec ma tête d’européenne.
Et mon chef n’a quand même pas pu s’empêcher de parler boulot entre deux sushis. Il veut m’envoyer en conférence à Tokyo le mois prochain. Well why not, surtout si c’est tous frais payés ;-)
J+1, 13h (20h heure locale) : Retour au home-sweet-home. Dodo, enfin (ter) !