Date |
2 et 3 juillet 2011 |
Dénivelé |
Premier jour : D+ 1040 mètres, D- 330 mètres Second jour : D+ 780 mètres, D- 1490 mètres |
Altitude maxi |
Premier jour : 2756 mètres Second jour : 2820 mètres |
Durée aller-retour |
Premier jour : 6h Second jour : 7h30 |
Météo |
Soleil |
Carte IGN |
3531 ET Saint-Gervais-les-Bains Massif du Mont-Blanc |
Accès |
Depuis les Chapieux (commune de Bourg-Saint-Maurice), prendre la route de la Ville des Glaciers. Parking au bout. |
Il fait beau, c’est l’été, je suis fraîchement décorée du titre pompeux de docteur (finie la thèse!), ça fait longtemps qu’on a prévu de se faire une belle sortie en montagne ce week-end, alors autant se faire plaisir. Direction le massif du Mont-Blanc. Au programme, deux belles journées de rando assez sportives sur un itinéraire nouvellement tracé et très peu fréquenté, au pied des glaciers et des moraines-qui-font-peur (on n’était pas au courant du dernier point à l’avance cependant).
C’est sous un beau soleil que nous démarrons la rando à la Ville des Glaciers. Les paysages ne me sont pas inconnus puisque j’étais déjà passée dans le coin pendant le Tour du Mont Blanc. Cependant, l’itinéraire prévu pour ce week-end variera sensiblement du sentier « officiel ».
On commence par remonter tranquillement dans les verts alpages. On croise pas mal de groupes de randonneurs faisant le Tour du Mont Blanc. Nos sacs sont alourdis de 4 litres d’eau par personne car on sait que la journée sera chaude et que l’on croisera peu de points d’eau d’ici le soir. Après 1 ou 2 passages un peu raides on arrive sur un replat, où part une petite sente en direction du lac de Mya, qui doit constituer un joli lieu de bivouac… On se pose un peu en-dessous du col des Fours pour déjeuner.
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Puis c’est parti pour la Tête Nord des Fours avec toujours un très beau panorama sur les Alpes et le Mont Blanc.
On quitte alors les chemins fréquentés pour rejoindre une sente beaucoup plus solitaire. Le petit sentier serpente dans des rochers, et il reste encore quelques névés malgré un printemps bien estival. D’ailleurs je me fais une petite frayeur en glissant sur de la neige et en ayant du bien mal à m’arrêter… Gloups. Avec tout ça, on ne progresse pas bien rapidement et on n’est plus certains d’être sur le bon chemin. On croise un randonneur étranger ayant l’air plus paumé que nous, limite inquiet, et qui visiblement se demande ce qu’il fout là. Il cherche à rejoindre le refuge du Bonhomme, on le rassure en lui disant qu’il va bientôt rejoindre les sentiers plus faciles du TMB. C’est sûr que s’il a suivi ce sentier en guise de variante du TMB, ça a dû lui faire drôle.
Bref, on finit par rejoindre une petite traversée en balcon, qui se termine par quelques virages bien raides et glissants dans des schistes tous pourris (hum tout ce que j’aime : 2 pas en avant, 1 pas en arrière, surtout ne pas s’arrêter…). On rejoint une brêche sans nom sur la carte, mais une pancarte nous indique « Col des Bouquetins ». Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il porte bien son nom celui-ci ! Le passage au col est extrêmement étroit et raide des 2 côtés, c’est à peine si on peut tenir à 2 personnes. Et en plus y’a aussi des vrais bouquetins qui nous observent ;)
Quelques virages moins méchants à la descente, et nous voici enfin sur une zone moins rocailleuse, à proximité du lac d’Enclave. En cherchant un peu entre les rochers, on finit par trouver une jolie zone herbeuse bien plate, parfaite pour planter la tente. On trouve un ruisseau pour faire le plein d’eau, et on croise deux trailers visiblement bien motivés qui doivent descendre du col d’Enclave et rejoindre directement la Ville des Glaciers en coupant tout droit dans la combe. Chapeau messieurs, nous on préfère faire 1 h de sieste sous la tente car le bon vent qui se lève n’incite pas à rester dehors pour profiter du paysage. Heureusement, ça ne durera pas et le vent se calmera en début de nuit. Bivouac vraiment très calme, on ne croisera personne, on a vraiment l’impression d’être seuls au monde.
Le lendemain matin, le ciel est encore plus bleu. On commence par contourner une barre rocheuse, puis on rejoint le col de la Grande Ecaille, toujours aussi étroit mais tout de même moins difficile à franchir que la brèche du col des Bouquetins.
On a une très belle vue sur le glacier des Lanchettes et le glacier des Glaciers. On descend à travers la rocaille jusqu’au pied du glacier des Lanchettes. Ambiance haute montagne assurée. Il y a un joli replat, on doit pouvoir se faire un bivouac sympa par là aussi, à condition d’éviter les coins trop humides.
On remonte à travers un dédale de grosses dalles rouges qui n’en finit pas, et on rejoint enfin le refuge Robert Blanc. Le gardien nous laisse sympathiquement remplir nos gourdes, car le coin est fort sec.
Vu d’ici, le col de la Grande Ecaille a l’air très impressionnant, on se demande bien comment on a pu passer !
C’est parti ensuite pour une traversée dans les pierriers avec pour objectif de rejoindre le col de la Seigne, marquant la frontière entre la France et l’Italie.
Au niveau de la moraine du glacier, on s’évertue à trouver un sentier en remontant la moraine bien raide. Arrivés en haut, bredouilles, on se décide à sortir la carte : ah bin c’est ballot, il fallait passer par l’autre côté en fait… Grrrr… C’est reparti pour une descente de moraine gratuite. Les moraines, c’est sympa sur les photos et ça fait genre « moi je fais de la vraie montagne, pas du pâturage à vaches ». Mais en vrai ça glisse quand vous n’avez pas des bonnes chaussures d’alpinisme (mon cas) et pas le pied forcément très assuré sur les cailloux (mon cas aussi, je suis une bouse dès qu’il y a 3 gravillons sur un sentier…). Et en plus il n’y a pas un arbre (forcément me direz-vous) et ça descend bien raide (droit dans l’pentu) alors à midi un week-end de juillet, il y a de quoi prendre un petit coup de chaud.
Quelques frayeurs plus tard je décide que finalement ça suffit la caillasse pour ce week-end et qu’on va prendre un raccourci. On opte donc pour la solution « pifométrique » consistant à rejoindre le pied du glacier des Lanchettes en suivant à la louche une trace de ski de rando. Ca passe sans difficultés, et on retrouve avec plaisir le sentier descendant le long du ruisseau des Lanchettes.
On croise enfin du monde : quelques familles qui montent admirer les glaciers de près, et des alpinistes descendant de l’aiguille des Glaciers. Le retour au Chalet des Mottets, puis à la Ville des Glaciers se fait sans autre évènement.
On s’est inspiré de ce topo pour faire cette boucle, nommé aussi sentier Thomas Roques. (Source : www.refuges-montagne.info)
La combinaison d’un itinéraire nouvellement tracé (il n’apparaît d’ailleurs pas sur ma carte IGN éditée en 2003) et d’une ambiance plutôt sportive/haute-montagne fait que cette boucle est très peu fréquentée. Entre la Tête Nord des Fours et le glacier des Glaciers, on aura au final croisé que 3 personnes en près de 24 heures ! C’est plutôt surprenant et amusant, surtout quand on sait qu’à quelques centaines de mètres de là, d’autres sentiers sont très (trop ?) fréquentés par les gens effectuant notamment le TMB.
En fait pour résumer, c’était vraiment chouette, solitaire et ambiance haute-montagne, même si on n’a pas forcément été très très bon ;) Voilà ce que c’est, d’être randonneur et de vouloir jouer aux alpinistes dans les moraines sans regarder la carte ;)
Plus de photos dans l’album photos.