Refuge des Drayères
par *V* ~ Lundi 18 mars 2013Date | 16 et 17 mars 2013 |
Dénivelé positif | 700 mètres |
Altitude maxi | 2300 mètres |
Durée aller-retour | 4h le premier jour, 4h le second jour |
Météo | Soleil le premier jour, neige le second jour |
Carte IGN | 3535 OT Névache Mont Thabor, Cols du Galibier et du Lautaret |
Accès | Depuis Briançon, suivre la vallée de la Clarée, jusqu'à Névache. En hiver, la route est fermée au-delà de Névache. |
Notre week-end raquettes a commencé dès le vendredi soir, à la sortie d’une répétition tardive au Conservatoire (que d’activités dans notre emploi du temps !). Au moins, à cette heure-ci, nous ne sommes pas embêtés par la circulation ! Peu après minuit, nous arrivons à Bourg d’Oisans, et nous garons le fourgon pour passer la nuit bien au chaud sous la couette.
Samedi matin, réveil frais et matinal : le thermomètre indique -4°C dans le fourgon, autant dire qu’on ne traîne pas pour s’habiller ! On prépare des thermos de thé chaud pour la journée, et nous voilà à nouveau sur la route du col du Lautaret. Une fois le col franchi sous un beau ciel bleu, une pause s’impose à la Salle-les-Alpes pour acheter un peu de ravitaillement (qui est le boulet qui a oublié le pique-nique dans le frigo de la maison ???).
On rejoint enfin Névache. Le bulletin météo du jour n’est pas optimiste : le beau temps devrait durer la journée de samedi, mais une perturbation arrive. Les nuages sont annoncés pour dimanche et la neige devrait arriver dimanche soir ou lundi, malgré notre unique jour de congé de l’hiver, prévu de longue date….
Le planning original du week-end était de faire une boucle sur 3 jours au pied du Mont Thabor : Névache, refuge des Drayères, col des Muandes, refuge I Re Magi, col des Thures, puis retour à Névache. Mais le bulletin avalanche et les prévisions météo nous font déjà pressentir un « but »…
Toutefois, nous avons quelques plans B et plan C de secours, et nous bouclons donc les sacs malgré ces prévisions peu réjouissantes.
Nous attaquons une longue remontée de la haute vallée de la Clarée en empruntant une large piste. La neige est tassée, bien dure, et les raquettes ne sont même pas nécessaires malgré le mètre de neige ! Névache est un haut lieu des sports d’hiver en pleine nature, loin des stations, et nous croisons bon nombre de skieurs de fond, skieurs de randonnée, et autres raquettistes.
Deux heures plus tard, nous retrouvons les chalets de Foncouverte, souvenir d’une récente belle randonnée vers le col du Chardonnet à l’automne dernier.
Nous faisons une pause pique-nique méritée, en profitant de la météo qui pour l’instant se maintient au beau fixe. Cette longue remontée de vallée n’est pas forcément très intéressante d’un point de vue sportif, mais les paysages saupoudrés de neige sont magnifiques, on se croirait au bout du monde.
Les raquettes toujours sur le dos, on traverse le pont du Jadis : l’épaisseur de neige est aussi haute que les garde-corps du pont !
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Nous filons ainsi jusqu’au refuge de Laval, qui marque la fin de la piste estivale et le début de la « vraie » montagne. Un heure supplémentaire nous sera nécessaire pour arriver près du refuge des Drayères ; la neige est dure et croûtée, peu agréable à fouler.
On continue de monter au-dessus du refuge, près du lac Long, en direction du col des Muandes. Mais l’après-midi file vite (et certaines personnes calent un peu à l’arrière ;)) et on décide de redescendre au refuge.
Le refuge des Drayères est rempli de skieurs de randonnée, nous sommes presque les seuls en raquettes. Les discussions tournent rapidement autour de la montagne et des prévisions pour les prochains jours. En soirée, tout le monde écoute dans un silence religieux le bulletin météo transmis par radio. Les prévisions sont de plus en plus pessimistes, les chutes de neige sont annoncées en abondance et nous obligent à revoir notre copie à la baisse… Ce sera donc « sauve-qui-peut » général demain, tout le monde redescendra rapidement en vallée. Nous annulons le refuge I Rei Magi, nous n’aurons qu’à redescendre sur Névache par le même itinéraire que celui d’aujourd’hui… Ce programme hivernal nous remet bien en tête que la montagne et la météo choisissent et que nous ne pouvons que disposer. En été, nous avons plus d’expérience pour passer malgré tout ; mais en hiver, il faut savoir plus facilement renoncer.
Sur ce, nous rejoignons nos couchettes pour un repos bien mérité.
Le lendemain, au réveil, le gardien nous annonce 10 cm de neige fraîche. Le temps que l’on déjeune, et il y en a plutôt 20 cm… On quitte le refuge en se repliant, la mort dans l’âme. Les nuages sont bien bas et nous enveloppent, on distingue à peine le relief. On entend déjà une purge de neige avalancheuse au-dessus de nos têtes… Le seul avantage de cette météo est que l’on profite d’une neige poudreuse bien légère, dans laquelle on fait la trace jusqu’à Fontcouverte.
On redescend par la route, les flocons dans le nez et les yeux jusqu’à Névache. Le week-end se termine prématurément ici. On rentre à la maison en faisant le tour des Ecrins, sur une route bien enneigée, en contournant les cols fermés pour cause d’avalanche. On apprendra en rentrant que le BRA du jour annonçait un risque sur le massif compris entre 3 et 5, avec des coulées de partout et 1 mètre de neige fraîche le lendemain !
Toutes les photos sont dans l’album photo du refuge des Drayères.