Archives de juillet 2014

Kirghizstan – Karakol

par *V* ~ Mercredi 30 juillet 2014

Après avoir bien visité la capitale kirghize, il est temps de s’aventurer dans l’intérieur du pays.
On décolle de l’hôtel vers 9h. Un petit passage par le centre-ville nous permet de faire changer nos derniers euros, puis un taxi nous emmène jusqu’à la West Bus Station. Dès la descente, nous sommes alpagués par plein de chauffeurs, prêts à nous conduire dans toute l’Asie Centrale.
On trouve le bus pour Karakol. On négocie des billets à 400 soms, un homme nous donne une note et un ticket indiqué 300 soms. Je crois que l’on s’est fait arnaquer ;) On apprendra en fait qu’il y a une caisse avec un tarif bien officiel mais nous ne l’avions pas vue… On monte à l’arrière du bus, et c’est parti pour 6h de route !
La route à la sortie de Bichkek est plutôt bonne. D’un côté la steppe et la frontière kazakhe, de l’autre côté les hautes montagnes. Puis on s’engage dans un long canyon aux rochers rouges, avant une pause pour crevaison. Enfin disons plutôt qu’on avait usé le pneu jusqu’à la jante…

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Vers midi, on fait une pause dans une petite échoppe, l’occasion de grignoter quelques beignets et pains à la viande (que l’on espère à peu près fraîche…). On reprend ensuite la route, bien cabossée car en travaux, avant d’arriver près de Balyktchy de voir enfin le lac Ysyk-Köl (ou Issyk-Koul). L’Ysyk-Köl est le deuxième plus grand lac alpin au monde : 180 km de long pour le contourner, ça occupe un moment…

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On longe la rive nord et quelques stations balnéaires comme Cholpon-Ata puis la route devient de plus en plus étroite et mauvaise. Malgré tout, les enfants qui voyagent avec nous sont très sages et patients. On s’occupe comme on peut en révisant notre russe ; on s’entraîne à compter, et nos voisins prennent parfois pitié de nous en nous aidant à déchiffrer le cyrillique ;)
Après 180 km à longer la rive, on bifurque enfin vers le sud. On atteint les montagnes et la petite ville de Karakol.

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Le bus nous laisse un peu à l’extérieur, au nord de la ville. On se fait arnaquer par un taxi qui nous demande 200 soms pour faire 1km, décidément il va falloir que l’on s’améliore dans notre négociation de prix des transports. On rejoint le Turkestan Yurt Camp, où l’on plante la tente au milieu des yourtes. On part se balader un moment dans Karakol, ville vieillissante aux allures de bout du monde… Karakol est la 4ème ville du pays, et pourtant on dirait plutôt un gros village. En-dehors d’une rue principale plus ou moins défoncée, il n’y a pas grand-chose. On teste notre russe auprès d’un policier (avec succès !) pour trouver une petite supérette et faire quelques courses. Le gérant du camp, très sympa, nous explique dans mi-anglais mi-russe comment aller et revenir des montagnes voisines. On mange sous un petit abri du camp alors qu’une petite averse arrive en soirée.

Le lendemain, le gérant du camp nous prépare un bon petit déjeuner à la russe : thé, confiture maison, oeufs etc. On est partis en essayant de boucler des sacs à dos légers, et il nous faut donc déjà faire une petite lessive afin de partir en trek demain avec des vêtements pas encore trop puants ;) On part ensuite à la découverte de Karakol avec une première halte à l’office du tourisme (le seul de tout le pays !) géré par des étudiants. On glane quelques infos utile pour notre rando car notre carte est un peu succincte bien que suffisante. Le reste de la matinée est consacrée à la visite du bazar de Karakol qui est bien animé et pas plus touristique que celui de Bichkek.

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Nous trouvons un chouette petit restaurant typique, avec de petits boxes individuels, banquette au sol moelleuse et table basse. Une petit erreur de commande plus tard, la serveuse nous amène viande, riz, frittes et purée, on ne mourra pas de faim.

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Dans l’après-midi, on visite la cathédrale orthodoxe de Karakol. Ce bâtiment de la fin du 19ème siècle, tout en bois, avec de jolis clochers verts à la russe vaut vraiment le détour.

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On visite ensuite la mosquée doungane, très colorée, et aux faux airs de temple japonais. A l’entrée se trouvent des voiles pour les femmes. Je me couvre la tête et tente de me couvrir les bras comme le demande un panneau, mais le gardien m’arrête d’un grand signe en riant : « bah c’est pas grave, on s’en fiche, pas besoin ». Bon, soit, il a l’air plutôt cool avec la religion. On réussit à lui faire comprendre que l’on est français. Il nous répond « ah ruski frantsuz » en faisant le signe « kif-kif, tout pareil ». Il semble que persuadé que la langue russe ressemble au français, et nous fait donc la conversation pendant un long moment, dans un mélange de kirghize et de russe. Comme on ne comprend aucune des deux langues, ce n’est pas simple, et cela donne lieu à des grands éclats de rire des deux côtés. Un sacré personnage.

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En fin d’après-midi on se balade dans un petit parc près de ce qui semble être la mairie. On fait quelques dernières courses pour notre trek puis on laisse tranquillement filer le reste de la journée au camp.

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Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Kirghizstan – Bichkek

par *V* ~ Lundi 28 juillet 2014

Visiter l’Asie centrale est un vieux rêve de gamine, entretenu par la lecture de récits de voyageurs et de photos de paysages infinis de steppes et de montagnes. Enfin, j’ai sauté le pas. Les billets d’avion sont réservés depuis 6 mois, les sacs à dos sont bouclés depuis une semaine. Voici enfin l’heure du départ pour le Kirghizstan.

Pour se rendre en avion dans ce pays du bout du monde, il n’existe pas 36 solutions : compagnie russe via Moscou ou compagnie turque via Istambul. Les vols au départ de Genève sont souvent les moins chers, mais par chance nous avons réussi à trouver un vol au départ de Lyon, bien plus près de la maison. Nous laissons la voiture chez les beaux-parents, qui nous conduisent à l’aéroport. Dans le terminal, on croise les copains du club alpin en partance pour Dublin, au moins ils ne manqueront pas de bières…
Le premier vol de 18 à 22h nous conduit jusqu’à Istambul. Après une courte escale de deux heures, nous prenons le second vol en direction de Bichkek, la capitale kirghize. L’avion est rempli avec au moins 50% de trekkeurs en grosse chaussures de montagne. La nuit sera plutôt courte, voire inexistante. L’atterrissage nous dévoile déjà les steppes immenses d’un côté de la ville, les hautes montagnes de l’autre côté.

Bishkek ou Bichkek est la capitale et principale ville du Kirghizstan. C’est une ville principalement construite par les russes à la fin du 19ème siècle. La population atteint presque le million d’habitants, surtout des kirghizes mais aussi des russes restés après l’indépendance du pays. La ville est étendue mais le centre-ville est assez réduit. Bichkek est située à 800 mètres d’altitude (un des points les plus bas du pays !) sur une grande steppe qui s’étend au nord jusqu’au Kazakhstan voisin, puis à la Sibérie. Au sud en revanche, on trouve très rapidement des sommets enneigés à plus de 4000 mètres d’altitude, bien visibles depuis la ville.

Nous atterrissons vers 8h au petit Manas International Airport de Bichkek, nommé d’après une figure légendaire du pays. Nous sommes soulagés de voir que nos sacs à dos ont trouvé Bichkek eux aussi sans trop dégâts à part un flacon de gel hydroalcoolique renversé. Nous passons la douane (policier affublé d’un joli grand chapeau très communiste) et remercions le douanier d’un grand « grazie mille ». Oups, le mode anglais n’est pas encore en marche, et il y a encore des progrès à faire avant de maîtriser le russe !
Nous changeons quelques euros puis essayons de trouver la navette pour le centre-ville. Peine perdu, ce sera finalement le taxi, après s’être presque faits entraînés par les faux taxis locaux (« taxi mafia » dixit notre chauffeur… on aura aussi droit à « gasoline mafia » et « police mafia »… a priori selon lui il y beaucoup de mafia dans le pays ;)). Notre taxi est sympathique et tourne un petit petit moment avant de trouver la bonne rue et de nous poser à la porte du Tunduk Hostel où nous séjournerons les deux prochains jours. C’est la seule réservation du séjour que nous ayons faite en avance, tout le reste sera improvisé sur place. Coût de la course : 700 soms, au lieu de 500 à 600 soms pour un bon négociateur. Pas terrible mais pas trop mauvais non plus pour une première négociation.
La sieste de 10h30 à 12h30 puis la douche seront fortement appréciées pour nous remettre sur pied. On découvre qu’il n’y a en général pas de pression d’eau dans les tuyaux mais peu importe, un filet nous suffit. Nous voilà fin prêts à attaquer les vacances !

Nous partons à pied, sans plan, dans notre quartier un peu éloigné du centre-ville, pour une première prise de contact avec la capitale. Une longue avenue nous permet de faire quelques courses dans un supermarché étonnamment moderne, puis nous trouvons dans le magasin de sport « Red Fox » la bouteille de gaz nécessaire à notre futur trek (coût : 500 soms). Nous repérons le CBT, qui est fermé le dimanche ; tant pis, nous repasserons demain prendre quelques renseignements pour la suite du voyage.

A force de marcher, on finit par arriver au centre-ville. Il faut beau et très chaud. Le plan de la ville suit un quadrillage strict, on arrive donc rapidement à se repérer malgré un plan en alphabet latin alors que le nom des rues est indiqué logiquement par des panneaux en cyrillique (ça fait fonctionner le cerveau !). Les rues sont animées mais peu bruyantes car les gens semblent assez zen, ce sera d’ailleurs souvent le cas au Kirghizstan. Les avenues sont larges et assez boisées, il fait bon s’y promener. Les bâtiments officiels en marbre sont imposants. Seuls les vieux immeubles de l’ère soviétique font un peu « tâche » dans le décor mais c’est ce qui fait aussi le charme particulier de cette ville.

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Nous profitons des parcs et faisons quelques photos sur la place Ala-Too, la place principale de la ville. Les enfants jouent avec les fontaines, les amoureux se tiennent par la main, les gens sont souriants, on s’y sent bien.

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Nous changeons un peu de monnaie à un taux plus avantageux que celui de l’aéroport, puis nous nous enhardissons à prendre un bus pour rentrer, pour la somme dérisoire de 8 soms (11 centimes !). Après cette première journée déjà riche en découvertes, la soirée sera sage : petit repas à l’hôtel et dodo tôt.

Le lendemain, on fait la grasse matinée jusqu’à 9h30, ce qui constitue une bonne nuit de 12h de sommeil. Nous voilà bien remis du décalage horaire et de la fatigue du voyage ! On prend le petit déj à l’auberge en compagnie d’autres voyageurs. C’est l’occasion d’échanger nos plans respectifs et de prendre des informations utiles pour la suite du voyage. On s’offre le luxe d’un petit plongeon dans la piscine de l’auberge.
Le Tunduk Hostel est vraiment une adresse à recommander : pas cher, ambiance internationale de voyageurs, des responsables supers sympas et plein de bonnes infos pour bien démarrer dans le pays. Chris le gérant nous fait rire en disant que l’auberge est implantée dans un « nice neighborhood ». Hum, de notre côté on trouve plutôt ça un peu délabré. On comprendra tout le sens de cette phrase à la fin de notre séjour : le voisinage est en effet plutôt pas mal à l’échelle de Bichkek, les maisons paraissent en état moins miteux que la moyenne, les voitures sont presque correctes, le goudron est défoncé mais il a le mérite d’exister ce qui n’est pas toujours le cas !

On part en direction du centre-ville en fin de matinée, sous une météo déjà chaude mais qui tourne un peu à l’orage. On commence à maîtriser les transports en commun, et c’est donc en bus que nous nous rendons au bureau du CBT. On réserve 5 jours de trek à cheval pour la semaine prochaine autour du lac Song-Köl. Ce sera notre seule partie « organisée » du voyage. Cpendant on se rendra compte par la suite que l’on aurait tout aussi bien pu se présenter au bureau du CBT de Kochkor à l’arrach’ au dernier moment. Au Kirghizstan, le concept de réservation se semble pas aussi implanté culturellement qu’en France. Après tout à quoi bon réserver puisqu’on trouve toujours une solution même à la dernière minute !

Un autre bus nous permet de nous rendre au centre-ville. On trouve un magasin de cartes « Geoid ». En fait il s’agit d’un tout petit bureau, bien planqué dans une arrière-cour entre deux immeubles (pour ceux qui voudraient trouver : sur la rue Kievskaya, tout près d’un bureau DHL).
L’estomac nous guide ensuite au Jalal-Abad, restaurant ouzbek où nous dégustons de très bonnes spécialités : boeuf patates légèrement épicé et boeuf aux légumes. La commande du dessert est plus épique. En effet le serveur parle peu anglais et de notre côté on galère avec nos 3 mots de russe. A bout de vocabulaire, on regarde les tables voisines, et on désigne du doigt des gens buvant en thé accompagné d’un petit pain genre brioche ou beignet. C’est loupé, on nous amène un pain fourré à la viande type mini-kebab. On comprendra quelques jours plus tard qu’il n’y a en fait pas de dessert au Kirghizstan.

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Nous continuons ensuite notre promenade dans le centre et découvrons un grand centre commercial récent type « Mall » à l’américaine. Il semble avoir peu de succès ; les prix équivalents à ceux en Europe, donc très chers pour le pays, y sont sans doute pour quelque chose. On trouve tout de même quelques jolies cartes postales.

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Nous arrivons enfin au bazar d’Osh (à ne pas confondre avec le bazar d’Osh situé dans la ville de Osh à l’ouest du pays, c’est pourtant clair non ?). Le bazar est bien plus fréquenté que le centre-commercial moderne ! C’est un mic-mac d’étalages allant des boutiques d’huiles aux sacs d’épices, fruits secs, légumes de toutes sortes, poissons et viandes (abats étalés et odeurs garantis…). L’ambiance est très vivante, ce n’est pas un bazar à touristes mais bel et bien un lieu de vie locale. C’est vraiment une visite sympa.

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Nous marchons encore un peu dans l’après-midi pour trouver la poste principale de la ville où nous confions nos cartes postales. Grand moment de solitude pour écrire une partie de l’adresse en cyrillique ! Nous n’y croyons pas trop mais finalement les cartes arriveront à bon port, juste avant notre retour en France !
Puis vient le moment d’acheter une carte SIM pour le téléphone portable dans une des très nombreuses boutiques de trottoirs de la ville. La vendeuse ne parle pas un mot d’anglais. De notre côté on sait qu’en théorie il faut un passeport, mais les nôtres sont restés à l’hôtel et on feint de ne pas comprendre, en présentant une photocopie. Après un long moment d’incompréhension, la vendeuse prend finalement notre nom et adresse (bourrés de fautes, la douane n’est pas prête de nous retrouver ;)) et nous recharge la carte de quelques soms. On ne sait pas combien de minutes de communication cela nous ouvre ni si on a payé le prix juste mais peu importe, cela fera bien l’affaire.

On rentre à l’hôtel en fin d’après-midi, bien contents de cette journée chargée. Nous avons réglé toutes les petites tâches nécessaires à la suite du voyage, nous voilà donc prêts à partir dans les montagnes ! En soirée on s’offre un bon dîner en tête-à-tête dans un resto coréen à deux pas de l’auberge.

On nous avait décrit Bichkek comme une capitale peu intéressante. Certes le patrimoine culturel à visiter est réduit, mais la ville a un certain côté soviétique et décalé qui vaut le détour. Les nombreux arbres sur les avenues principales et les jardins sont forts appréciables en été. Il est habituellement conseillé aux touristes d’éviter les déplacements dans la ville de nuit ; nous n’avons pas testé mais en pleine journée on s’y sent bien et en sécurité.
Après ces deux jours bien remplis, nous avons tout de même hâte de partir plus au cœur du pays. Demain, c’est le départ pour Karakol, un long trajet en bus nous attend.

Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Kirghizstan – Introduction

par *V* ~ Vendredi 25 juillet 2014

Le Kirghi… quoi ?

Le Kirghizstan est un petit pays montagneux d’Asie centrale. Les montagnes du Pamir et des Tian Shan recouvrent une grande partie pays : la moitié de la superficie se trouve à plus de 3000 mètres d’altitude, et plusieurs sommets culminent à plus de 7000 mètres. Entre ces montagnes, on trouve de larges vallées et des plaines peuplées de semi-nomades ayant conservé un mode de vie ancestral. C’est le paradis du cheval et des grands espaces. Au creux des montagnes, un océan disparu a laissé de nombreux lacs dont l’Ysyk-Köl : 180 km de long, 58 km de large, 700 m de profondeur. Cette véritable mer intérieure, 2ème plus grand lac alpin au monde, est légèrement salé et ne gèle pas en hiver.

C’est dans ce décor de carte postale que nous avons passé 3 semaines de vacances. Trois semaines pour découvrir des paysages dont la beauté n’a d’égale que la gentillesse des habitants.
Nous sommes partis seuls, sans guide ni agence, sans programme bien établi. En poche, uniquement nos billets d’avions et 2 nuits réservées pour l’arrivée dans une auberge de la capitale, Bichkek. Le pays est extrêmement facile à voyager, il aurait été dommage de s’embêter avec plus d’organisation alors que le mode « à l’arrach à la dernière minute » fonctionne très bien.

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Un peu d’histoire-géo :
Le Kirghizstan (appelé aussi Kirghizistan ou Kirghizie) est un pays jeune, n’ayant obtenu son indépendance qu’après la chute de l’Union Soviétique, en 1991. Il est bordé par le Kazakhstan au nord, la Chine à l’est et sud-est, le Tadjikistan au sud-ouest, l’Ouzbékistan à l’ouest. Les frontières, tracées par Staline, ne suivent pas forcément la logique géographique ou ethnique (« diviser pour mieux régner »…), notamment à l’ouest du pays. Le sud-ouest possède plusieurs enclaves ouzbeks et tadjiks, et les routes pour s’y rendre traversent forcément le territoire ouzbek et les enclaves des pays voisins ! (Pour ceux que ça intéresse, Novastan a publié un intéressant article sur le sujet).

Le Kirghizstan est malheureusement l’un des pays les plus pauvres d’Asie Centrale, ses ressources naturelles étant surtout constituées de mines d’or, de mercure et d’uranium (ce dernier est peu exploité depuis la fin de l’URSS). L’agriculture est le principal secteur d’activité malgré un climat souvent rude et des terres arides. L’élevage du bétail est très présent. En ce qui concerne les cultures, les productions dominantes incluent le blé, le sucre de betterave, le coton, le tabac, les légumes et les fruits notamment dans la région du lac Ysyk-Köl et la vallée du Fergana à l’ouest du pays.

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Population :
La superficie du pays est trois fois plus petite que celle de la France, pour une population de seulement 5 millions d’habitants, majoritairement Kirghizes, Russes et Ouzbeks. D’origine turco-mongole, les kirghizes sont un peuple nomade fiers de leurs traditions. Le nomadisme était interdit à l’époque de l’URSS, mais les nomades ont progressivement repris leurs traditions de pastoralisme depuis l’indépendance du pays.

L’hospitalité kirghize n’est pas un mythe : on trouvera toujours un bout de chambre, ou un tapis de yourte où vous faire dormir, et la maîtresse de maison s’assure que vous ayez l’estomac bien plein ! Les kirghizes sont d’une extrême gentillesse et générosité, on nous a plusieurs fois donné de la nourriture alors que l’on ne demandait rien, et les gens étaient heureux de nous faire la conversation malgré la barrière de la langue.

La religion principale est un islam modéré, teinté de chamanisme. On trouve régulièrement des mosquées, pour la plupart assez récentes, mais peu d’autres signes extérieurs. Une très large majorité de femmes ne sont pas voilées, et habillées à l’occidentale. Nous avons d’ailleurs été impressionnés par les tenues vestimentaires : tous les gens sont bien habillés et propres, même dans les villages aux routes poussiéreuses !

Les kirghizes sont très calmes et parlent plutôt à voix basse. Ils ne sont jamais agressifs et rarement racoleurs (sauf les chauffeurs de taxis et de bus…). Leur naturel plutôt discret vis-à-vis des étrangers peut passer pour un côté froid, mais en réalité ce sont des gens accueillants, et toujours ravis de faire la conversation aux étrangers, dans un savant mélange de russe et de langage « avec les mains » !
Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité même si nous avons pris les précautions d’usage (éviter les signes extérieurs de richesse, faire attention à son portefeuille, faire attention aux faux policiers, éviter de sortir la nuit en ville etc.). Il est amusant de se balader dans les bazars, blindés de monde, mais pourtant calmes sans vendeurs qui tentent de vous alpaguer. En 3 semaines nous n’avons jamais croisé un enfant pleurant ou faisant un caprice, même durant 8 heures de bus !

Langue :
Le Kirghizstan possède 2 langues officielles : le kirghize (langue nationale) et le russe (langue officielle). Dans les deux cas, c’est l’alphabet cyrillique qui est utilisé. Le kirghize n’est pas facile à apprendre pour des français : on trouve peu ou pas de lexiques, et c’est une langue aux sons durs ! En revanche tout le monde parle russe puisque la langue était enseignée à l’époque de l’URSS, et est encore largement utilisée pour les échanges internationaux. D’ailleurs, les kirghizes s’adressent spontanément aux étrangers en parlant russe. L’anglais est encore très peu parlé.
Avant de partir, nous avions appris quelques mots de politesse en russe, ainsi que l’alphabet cyrillique. Savoir lire le cyrillique nous a été très utile pour déchiffrer les plans des villes, les cartes de randonnée, les panneaux dans la rue et les destinations sur les bus. Nous avons également appris à compter, c’est pratique pour négocier les prix mais le système D peut suffire (un petit carnet et un crayon, ou à défaut le clavier d’un téléphone portable font l’affaire). Tous les gens rencontrés ont toujours fait un effort pour nous comprendre malgré la barrière de la langue. Notre apprentissage du kirghize s’est malheureusement résumé à « bonjour » (salam) et « merci » (Rrrrrarmat !).
En résumé, si vous souhaitez partir au Kirghizstan, nous vous conseillons fortement d’apprendre le cyrillique. Tout vocabulaire de russe sera utile mais il est inutile de savoir faire une phrase complète. Un petit lexique franco-russe est très pratique pour dépanner bien des situations. L’anglais est peu utilisé, à part dans les agences de tourisme locales et dans quelques lieux de la capitale.

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Nourriture :
La cuisine kirghize est l’héritière de celle des nomades et se caractérise donc par une grande simplicité. Les sauces et les épices sont employés par petites portions. Nous appréhendions la cuisine kirghize mais nous avons finalement été agréablement surpris. Les plats sont goûtus mais pas piquants, avec un goût assez proche de ce que l’on peut cuisiner en Europe. La plupart des recettes sont à base de viande (souvent du mouton, plus ou moins gras… selon les kirghizes plus c’est gras plus c’est bon !), accompagné de légumes, pâtes ou riz. En été, les légumes frais sont abondants, surtout des tomates délicieuses et des concombres. En revanche les kirghizes ne mangent pas de dessert. Tout juste trouve-t-on parfois quelques glaces. Les fruits sont plutôt consommés sous forme de confiture. On trouve aussi beaucoup de pastèques et de melons.
Le Bechbarmak (littéralement « cinq doigts ») est le plat le plus typique : viande de mouton, oignons, pâtes ; comme son nom l’indique, ce plat est traditionnellement mangé avec les mains, mais personne ne vous en voudra si vous vous aidez d’un couteau et d’une fourchette. Le plov est commun à toute l’Asie centrale : viande de mouton, riz sauté, carottes et variantes locales (ail, pois chiches, raisins secs…). Les mantys sont de gros raviolis farcis de viande, d’oignons et de gras, qui se cuisinent à la vapeur ou se font frire. Les samsas sont des beignets de viande frits ou plus rarement de fromage ; ils s’achètent facilement dans les bazars ou dans les boutiques le long des routes, à des sommes très modiques.

En terme de boisson, le thé (« tchaï ») est la boisson incontournable à table. Il accompagne tous les repas. En général il n’est pas très fort, ce qui permet d’en boire le soir sans ensuite passer une nuit blanche. Pour les touristes, l’avantage est aussi d’utiliser une eau bouillie, donc de limiter les risques de maladie.
Le koumis, lait de jument légèrement fermenté (2% d’alcool) est la boisson nationale. Son goût est particulièrement fort, et rares sont les touristes qui l’apprécient ! Les kirghizes eux en raffolent et en consomment les litres. La tradition veut que, si l’on entre dans une yourte, l’habitant en offre un bol à ses invités. On en trouve également de partout le long de routes, au bazar etc.
Héritage soviétique oblige, la vodka est largement répandue. Les rayons des supérettes en sont bien fournis, on trouve des bouteilles à tous les prix et même sous forme de petites coupelles de quelques millilitres à boire « cul sec ». Attention la plupart des bouteilles ne comportent pas de bouchons, seulement un opercule, et il faut donc finir la bouteille entamée ! Les kirghizes ont tendance à forcer un peu sur la vodka et les hommes ivres dans la rue ne sont malheureusement pas rares.
On trouve de l’eau plate et gazeuse sans problèmes, ainsi que des sodas type du Coca-Cola, Sprite, Orangina etc. En montagne l’eau est abondante et plutôt claire, mais comme dans les Alpes mieux vaut y mettre une pastille de purification type Micropur car les troupeaux d’animaux sont fréquents. Attention certaines zones comme le lac Song-Köl sont plutôt sèches et les rares ruisseaux peuvent être très pollués par l’élevage des chevaux et moutons. Dans ce cas, la purification de l’eau est indispensable (pastille, faire bouillir l’eau etc.). Nous avons également utilisé des pastilles pour purifier l’eau prise au robinet en ville par principe de précaution. En revanche, nous n’avons pas utilisé de filtre.

Transports :
Les transports au Kirghizstan sont encore peu développés. Le train est quasi-inexistant et et les vols aériens intérieurs opérés par les compagnies kirghizes figurent sur la liste noire des compagnies aériennes… Le moyen privilégié reste donc la route, qui n’est souvent qu’une piste plus ou moins défoncée. Heureusement pour le touriste, la voiture est encore un privilège réservé aux riches. Les transports collectifs, tels que les minibus (marchroutka) et taxis partagés sont donc nombreux et souvent bon marché. Toutes les villes et villages possèdent une gare routière, où l’on trouve facilement un véhicule. Il n’y a pas d’horaires réguliers, le bus part quand il est plein, en général à partir de 9h du matin. Nous n’avons jamais attendu plus que quelques minutes pour trouver un bus ou un taxi partagé, même sur les petits sentiers perdus au retour des randos. Ceci dit, nous sommes restés dans les coins les plus « touristiques » du pays. L’auto-stop est également largement répandu, mais le chauffeur s’attendra à partager le prix de la course. On a coutume de dire que chaque kirghize ayant une voiture est aussi chauffeur de taxi.

On trouve tout types de véhicules, des vieilles Lada aux modèles japonais plus récents. La plupart des voitures sont d’origine allemande ou japonaise et accusent déjà plus de 200 000 km au compteur… Attendez-vous aussi aux conducteurs qui coupent le moteur dans les descentes, aux pare-brises fissurés, aux pneus lisses et au compteur de vitesse qui ne marche plus (après tout, mieux vaut ne pas savoir !). Les véhicules roulent à droite, mais le volant sur les voitures japonaises est lui aussi à droite, ce qui peut provoquer quelques sueurs froides lorsque le chauffeur vient à se déporter pour doubler… La conduite kirghize n’est pas des plus prudentes malgré les policiers très présents. On peut même dire qu’ils doublent n’importe quand et n’importe comment. Après tout, si la route est assez large pour laisser passer 3 véhicules de front, pourquoi s’embêter ;) Heureusement, le trafic routier est plutôt faible, ce qui limite le risque d’accident lors des dépassements sportifs.

A noter que le Kirghizstan ne possède pas d’office de tourisme publique, à l’exception de la ville de Karakol. En revanche, il existe une agence d’écotourisme nommée CBT (Community Based Tourism) qui possède des bureaux dans les principales villes du pays, avec du personnel anglophone. L’agence peut organiser un voyage « clés en mains » (guide, logement, transport) mais joue aussi le rôle de point d’information pour ceux qui souhaitent simplement un renseignement sans forcément payer l’agence. Nous les avons souvent sollicité lors de nos passages dans les villes et villages pour avoir des infos diverses, trouver les arrêts de bus, trouver une chambre d’hôte, réserver un taxi ou simplement connaître les circuits sympas du coin.

Coût de la vie :
La monnaie nationale est le som. Le taux de change lors de notre voyage était de l’ordre de 70 soms pour 1 euro. On trouve de nombreux bureaux de change à Bichkek, et quelques-uns à Karakol. Attention, les bureaux de change sont très pointilleux sur la qualité des billets : les billets étrangers déchirés, même de quelques millimètres, sont susceptibles d’être refusés. L’usage de la carte bancaire semble être très rare, même si les GAB /DAB commencent à s’implanter un peu partout.

Quelques prix typiques :
- un repas au restaurant : 200 à 300 soms
- une nuit en guesthouse : 300 soms pour la nuit et 150 soms pour le repas
- trajet en bus de Bichkek à Karakol : 300 soms
- trajet en bus de Karakol à Bokonbaevo : 150 soms
- trajet en bus de Naryn à Bichkek : 270 soms

De manière générale, on négocie peu : les prix dans les boutiques sont plus ou moins marqués, de même pour les hôtels et les restaurants. Les lignes de bus ont un tarif officiel, pas toujours indiqué car on paye souvent directement au chauffeur. Dans ce cas, il peut arriver que le chauffeur ou un rabatteur demande plus que le tarif officiel… N’hésitez donc pas à vous renseigner auparavant sur les tarifs pour éviter les arnaques. Le prix du taxi se négocie avant le départ de la course. En général, demandez le prix et essayez de négocier 20 à 30% de rabais ;)

Le touriste n’est pas encore trop vu comme une vache à lait, même si on ne manquera pas de vous faire remarquer que la vie au Kirghizstan est bien moins chère qu’en Europe. Les grosses arnaques sont plutôt rares mais les kirghizes ont une curieuse tendance à se tromper sur le rendu de la monnaie avec les étrangers, ne sauraient-ils donc pas leurs tables de soustraction ? ;) Les vendeurs sont aussi très souvent à court de monnaie « comme par hasard » et mettent 10 minutes à trouver la pièce manquante. A part ces petites anecdotes, la relation à l’argent entre locaux et touristes étrangers n’est pas trop compliquée, et avec un peu de bon sens tout le monde peut y trouver son compte.

Bibliographie :
En plus des guides de voyage, j’ai adoré me plonger dans les romans et récits sur l’Asie Centrale, une région du monde qui me fascine depuis longtemps. J’ai passé de longues soirées d’hiver le nez dans les livres, afin de me plonger dans l’ambiance du voyage. En voici une sélection.
Guides :
- Kyrgyzstan, par Laurence Mitchell, editions Bradt travel guides : le seul guide vraiment complet existant sur le pays. Uniquement en anglais, mais très bien documenté, et assez à jour. Indispensable, il nous a beaucoup servi sur place !
- Lonely Planet Asie Centrale : pas le meilleur Lonely Planet qu’il existe… A priori l’édition anglophone serait plus à jour que l’édition française. Il n’existe pas de Lonely Planet focalisé sur le Kirghizstan uniquement.
- Petit Futé Kirghizistan : pas très gros, bien documenté pour Bichkek, mais un peu léger pour voyager dans le reste du pays.

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Récits de voyage :
- Longue marche, par Bernard Ollivier : un long récit en 3 tomes d’un homme qui a marché sur la route de la Soie, d’Istambul à Xi’an. Peu de passages sur le Kirghizstan, mais une belle immersion dans l’Asie Centrale qui invite au voyage.
- À l’auberge de l’Orient – seule sur les routes d’Asie centrale, par Alice Plane : encore un joli récit de voyage d’une baroudeuse.
- La Chevauchée des Steppes – 3000 kms à cheval à travers l’Asie Centrale, par Priscilla Telmon et Sylvain Tesson.

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Beaux livres :
- En pays kirghize – Visions d’un familier des monts Célestes, par René Cagnat : superbe livre de photographies commentées par un fin connaisseur de la région
- L’Asie vue du sol depuis notre tandem, par Antoine-Romain Rozwadowski : un joli reportage en textes et photos d’un an de voyage en Asie Centrale.

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Géopolitique :
- La rumeur des steppes – De la Russie, à l’Afghanistan, de la Caspienne au Xinjiang, par René Cagnat : un livre complet (bien qu’un peu compliqué à mon goût…) sur l’histoire ancienne et actuelle de l’Asie Centrale.

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Romans :
- Djamilia, par Tchinguiz Aïtmatov : le plus célèbre roman du plus célèbre écrivain kirghize. Les kirghizes en sont fiers, et étaient encore plus fiers que nous l’ayons lu avant notre voyage ! C’est une jolie histoire d’amour dans la Kirghizie rurale de l’Union Soviétique. Un petit roman à l’écriture simple.
- Djildiz ou le chant des monts célestes, par René Cagnat : un récit d’aventures mêlé à une belle histoire d’amour, dans le cadre féérique des Monts Célestes.

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Toutes les photos de ce beau voyage sont dans l’album photos du Kirghizstan.

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Résumé des articles du Kirghizstan :

Les Rouies

par *V* ~ Dimanche 6 juillet 2014

Date 5-6 juillet 2014
Cotation PD- / II
Altitude au sommet 3589 mètres
Dénivelé positif 1er jour : 780 mètres
2ème jour : 1160 mètres
Durée aller-retour 1er jour : 2h
2ème jour : 4h15 pour le sommet, 10h en tout
Carte IGN 3436 ET Meije - Pelvoux - Parc National des Écrins
Topo Lien vers Camptocamp
Météo 1er jour : Nuageux
2ème jour : Beau
Accès Depuis Grenoble, rejoindre la Chapelle en Valgaudemar, puis continuer jusqu'au parking du Chalet du Gioberney


La météo est plutôt mitigée en ce début juillet, mais nous tentons quand même notre chance pour une course glaciaire. Direction le Valgaudemar, une vallée des Ecrins que nous connaissons peu, sauf pour y avoir fait une jolie rando au col de Vallonpierre à l’automne dernier.

Une fois n’est pas coutume, nous partons tard dans la matinée et arrivons au chalet du Gioberney à l’heure du pique-nique.
Nous attaquons la montée dans le très beau cirque glaciaire du Gioberney. Des ruisseaux coulent de partout, l’ambiance est belle. La montée est bien régulière, il ne nous faut que 2 heures pour faire les 800m de dénivelé jusqu’au refuge du Pigeonnier.

Cliquez sur les photos pour les agrandir

photo montagne alpes ecrins alpinisme rouies

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On fait quelques exercices d’encordement et on révise le mouflage. Le refuge étant archi-plein, on se débrouille comme on peut pour installer des matelas supplémentaires par terre : sous les lits pour les moins claustrophobes, au milieu des couloirs, tout est bon pour avoir une petite place ! Les gardiens, très sympas, nous expliquent l’approche et l’itinéraire du lendemain.
Après un très bon repas (refuge à recommander !), on observe une dernière fois le ciel. La météo est plutôt bouchée, les sommets sont dans les nuages. Un court créneau du beau temps est prévu pour demain matin avant le retour de la pluie, on espère que la météo aura raison ! On se couche tôt, sans trop d’espoir pour le lendemain car les nuages semblent bien accrochés… J’ai habituellement l’habitude de dormir comme une masse en refuge, mais cette fois-ci la nuit sera plutôt mauvaise et très courte…

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Le réveil sonne à 3h40. Bonne surprise, le ciel est bien clair et les sommets dégagés. Après un bon petit déjeuner, on se met en marche à 4h30. Il fait encore nuit, on traverse des zones rocheuses et une moraine à la lueur de nos lampes frontales. Au bout d’une petite heure, on atteint des névés au pied d’un couloir. On s’équipe à la lueur des premiers rayons de soleil, en compagnie de plusieurs autres cordées. C’est notre deuxième course en cordée autonome, « surveillés » par quelques collègues du CAF, histoire de prendre confiance et de mettre en application nos connaissances.

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La température est douce, on craignait que le regel soit très mauvais mais finalement les conditions de neige seront excellentes ! La neige est dure, on cramponne facilement et efficacement. On remonte une longue pente de plus en plus raide. Une fois n’est pas coutume, je prends vraiment du plaisir à cramponner dans des pentes un peu raides.

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En haut de cette pente, l’itinéraire se sépare en deux. Nous avons alors le choix entre un couloir étroit et plus raide, ou une vire un peu moins raide. Le petit couloir me tente franchement, ça m’a l’air bien sympathique ! Mais le gardien du refuge nous a informé que son ascension faisait faire un détour, et rallonger le parcours de 30 minutes. Je préfère donc garder mes forces et on s’engage plutôt dans la vire le long des rochers. Finalement cette petite vire est bien raide elle aussi, on finit par une pente avec un bon 35° en neige dure.

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Après un long faux-plat montant, on débouche enfin sur un très beau plateau glaciaire, inondé de soleil. La température augmente brutalement, il n’y a pas un souffle de vent, on quitte rapidement la veste pour ne garder qu’une fine couche de vêtements. Il est rare d’avoir une température aussi douce à plus de 3000 mètres d’altitude, on a vraiment de la chance avec ce beau créneau météo. Le paysage est magnifique, on fait une petite pause en admirant le décor de haute-montagne.

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On se remet en route pour traverser le glacier, et la rimaye est vite atteinte. On la traverse prudemment car la neige ramollit très vite. On raccourcit notre encordement pour franchir la dernière dernière pente, courte mais bien raide. La neige est très molle ; les grosses marches tracées limitent toute chute dangereuse mais ne facilitent pas la tâche ! Après 15 minutes passées à brasser, on atteint enfin le sommet, à près de 3600 mètres d’altitude. La vue à 360° est magnifique même si quelques nuages bouchent un peu le paysage à l’ouest. Un petit vent frais nous oblige à remettre la veste, mais la température reste très douce. On prend le temps d’admirer tous les sommets des Ecrins, notamment le Gioberney où nous étions il y a 15 jours.

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Il ne reste plus qu’à redescendre par le même itinéraire, alors que quelques nuages apparaissent. La neige ramollit vite, et les pentes raides sont rapidement franchies, heureusement car il faut quand même avaler 2000 mètres de dénivelé négatif…

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On est attentifs pour rejoindre le couloir, puis on se laisse glisser tranquillement dans les névés. On rejoint enfin le refuge à l’heure du pique-nique. C’est l’occasion de faire une bonne pause. Puis on se remet en marche pour la dernière descente, toujours avec un bon rythme : 1h20 pour 800 mètres de dénivelé, ce n’est pas si mal après cette bonne journée ! Le ciel s’est à nouveau couvert, mais on est épargnés par la pluie, et on pourra même savourer une petite bière bien méritée à la terrasse du bar.

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Voilà encore une très belle sortie, avec des conditions météo inespérées et exceptionnellement bonnes !

Toutes les photos dans l’album photos des Rouies.