Kirghizstan – Lac Ala-Köl
par *V* ~ Samedi 2 août 2014. Classé dans : Kirghizstan.1er jour
Dénivelé positif : 1100 mètres
Dénivelé négatif : 0 mètres
Durée : 5h (au lieu des 7h annoncées !)
Météo : Averses puis grand beau temps
Pluie et orage ce matin à notre réveil à Karakol. Voilà qui n’est guère réjouissant pour notre 1er jour de trek. Nous plions les affaires sans hâte, puis partons au village en direction de l’arrêt de bus sous les dernières gouttes de pluie.
Le bus 101 (7 soms) nous emmène tout au bout de la ville, à la barrière du Parc National de Karakol. Nous payons 250 soms de droit d’accès (environ 3 euros), puis empruntons la longue route qui remonte la vallée. Nous refusons les services d’un conducteur qui propose gentiment de nous monter en auto-stop, et empruntons la route d’abord goudronnée, puis la piste, alors que le beau temps revient peu à peu. Nous traversons un petit village perdu et quelques camps de yourtes.
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Après l’aridité de Karakol, nous retrouvons enfin les arbres et la verdure. Cette région est l’une des préférées des kirghizes, car elle est très verte. On dit même qu’elle ressemble aux Alpes. C’était bien la peine de faire tout ce chemin pour ça ;) La différence c’est qu’ici la route carrossable s’arrête aux premières collines. Point de route dans la vallée entre les montagnes, il faut remonter sur du faux-plat le long d’un torrent durant 20 km à pied.
Le sentier est un peu monotone, on longe le torrent dans la forêt. Un petit papy à cheval semble heureux de nous faire la conversation en kirghize, à laquelle nous répondons au hasard par « da » ou « niet ». Nous croisons quelques touristes en VTT. Ils nous préviennent que la suite de la rando est plutôt costaud. En fait on ne trouvera rien de terrible, ce sera juste un petit sentier de montagne rocailleux.
On arrive ensuite à une très belle clairière. Le paysage est idyllique : rivière calme à plusieurs bras, chevaux en liberté et sommets enneigés au loin. Enfin, nous rejoignons un pont où le pique-nique est le bienvenue.
Nous bifurquons ensuite dans la montagne, où les pentes plus raides se font sentir, surtout avec le poids du sac à dos (et inversement…).
Enfin, nous rejoignons le Sirota Camp, une belle clairière traversée par un ruisseau qui invite au repos. C’est dans ce beau paysage que nous plantons la tente, à près de 3000 mètres d’altitude. Nous faisons une petite toilette trèèès fraîche à l’eau du ruisseau, puis partageons un apéro-vodka en compagnie d’un sympathique couple de randonneurs canado-hollandais vivant à Berlin. A côté de nous, un groupe de kazakhs assure l’animation musicale. La nuit sera bien fraîche, sauf pour les kazakhs qui ont tout simplement coupé un tronc d’arbre pour se faire du feu. Après tout pourquoi s’embêter à ramasser le bois mort quand on peut trimballer une scie et couper un arbre ;)
2ème jour
Dénivelé positif : 900 mètres
Dénivelé négatif : 1310 mètres
Durée : 9h
Météo : Grand soleil
Une longue journée de marche nous attend. Le réveil est donc matinal, debout à 6h. La nuit a été fraîche et il nous faut un peu de temps pour nous réchauffer et nous préparer. Il est déjà 7h30 lorsque nous nous mettons enfin en marche, alors que l’herbe est encore blanchie par le gel nocturne. Quinze minutes plus tard, nous arrivons au Sirota Camp « officiel », avec une jolie cabane en bois, mais des emplacements à bivouac bien moins sympas que là où nous étions. On trouve aussi pas mal de déchets par terre malheureusement…
On longe torrent et cascade par un raide sentier qui nous fait rapidement gagner de l’altitude.
Deux heures d’efforts nous mènent au lac Ala-Köl (prononcez : « à la cool »). Le temps est magnifique, le paysage aussi. Nous faisons une petite pause goûter devant le spectacle de ce grand lac d’altitude aux eaux d’un bleu turquoise.
Nous reprenons notre marche en balcon au-dessus du lac en longeant sa rive gauche. Petit à petit, les glaciers apparaissent et transforment le paysage de haute-montagne.
Au bout d’une heure, nous nous trouvons au pied de la dernière pente raide qui mène au col. Le souffle est un peu court mais nous rejoignons assez rapidement le col Ala-Köl à 3860 mètres d’altitude. Le panorama est somptueux et tous les efforts sont vites oubliés. Face à nous s’étale la chaîne des Tian-Shan (Monts Célestes), immense massif montagneux peu connu mais pourtant de taille équivalente à celle de l’Himalaya. La plupart des sommets font entre 5000 et 7000 mètres d’altitude, et tous n’ont pas encore été gravis. Ça force le respect !
Le vent est fort et froid, nous ne nous éternisons pas. Sous le col, les 150 premiers mètres ont une pente qui pourrait rivaliser avec bon nombre de pistes noires. Heureusement le terrain, un pierrier fin, nous permet une descente rapide et sans effort en mode « ramasse ».
Rapidement, nous retrouvons un large vallon herbeux et des pentes douces. Encore 500 mètres de descente, et nous nous arrêtons pour pique-niquer.
Le vallon se prolonge un long moment, au milieu des chevaux et des vaches. A part un petit camp de bergers, nous ne croisons qu’un seul randonneur. Et dire que c’est censé être l’une des rando les plus fréquentées du Kirghizstan ! La pente se raidit à nouveau, nous retrouvons quelques arbres et filons vers la vallée d’Altyn-Arashan.
Le paysage que nous trouvons en sortant de la forêt nous laisse sans voix : camp de bergers, large vallon herbeux, puissante rivière, chevaux au grand galop et glacier en arrière-plan. C’est magnifique et nous admirons longuement ce panorama.
Nous descendons dans cette vallée idyllique sur quelques kilomètres pour rejoindre les quelques cabanes d’Altyn-Arashan.
Nous plantons notre tente devant une guest-house tenue par une famille de bergers (100 soms) et dégustons un thé. Une source d’eau chaude naturelle jaillit à quelques mètres de là. L’eau est captée et emmenée dans des petites cabanes, où l’on trouve des bassins privatifs. On profite avec délices de l’eau chaude naturelle, légèrement sulfureuse. On termine la journée par une petite balade et un bon repas à la guest-house.
3ème jour
Dénivelé positif : 0 mètres
Dénivelé négatif : 800 mètres
Durée : 4h15
Météo : Grand soleil
« Grasse matinée » ce matin, jusqu’à 8 heures. On mange le petit-déjeuner au camp : bouillie de lait, semoule et raisins secs. On se met en route vers 9h30. On descend la longue vallée sur une piste bien chaotique mais malgré tout empruntée par des 4×4 et des camions. On découvre rapidement que les kirghizes ont la mauvaise habitude de couper le contact à la descente pour économiser le carburant, ce qui nous empêche d’entendre les véhicules arriver, mieux vaut être attentifs !
On pique-nique peu avant Aksuu. On n’est plus très sûrs de la route, mais par chance on croise notre bus (n°350) dans l’autre sens. Il ne nous reste donc plus qu’à attendre le long de la route qu’il repasse, dans la chaleur et la poussière.
Une fois dans le bus, on loupe l’arrêt (annoncé en russe…) en centre-ville, et on se fait donc déposer au bazar, de l’autre côté de Karakol. On retraverse toute la ville à pied pour retrouver le Turkestan Yurt Camp, où on loue une yourte pour les deux prochaines nuits. On repart brièvement en ville pour quelques courses et un passage au CBT (échec car fermé), avant de passer une soirée tranquille au camp.
C’était vraiment une très jolie boucle au milieu de montagnes sauvages !
Toutes les photos sont dans l’album photos du Kirghizstan.
Résumé des articles du Kirghizstan :
Mercredi 17 août 2016 à 15:55
Bonjour,
Merci pour ce blog riches de détails et qui donne deja bien envie de voyager. nous partons explorer ce pays 3 semaines en septembre et avions en tête exactement le même tour que vous. Nous pensions louer une voiture mais a la lecture de votre recit il semble aisé d’utiliser les taxi commun et autre sans perdre trop de temps. Nous prevoyions aussi de partir marcher 4-6 jours du côté de Karakol en autonomie. Aviez vous pris votre nourriture pour toute la durée de votre trek? j’ai vu un diner un soir dans une auberge + petit dej. Qu’en est il des autres?
Avez vous des conseils au niveau du materiel a prevoir/ne surtout pas oublier?
Merci d’avance pour votre reponse,
Stéphanie
Mercredi 17 août 2016 à 18:25
Bonjour et merci pour votre message. Je pense que louer une voiture est une mauvaise idée. D’une part il existe très peu de loueurs, d’autre part le réseau routier est en assez mauvais état, les indications sont uniquement en cyrillique, et surtout la conduite des kirghizes est très, très sportive ! Vous risquez donc fort l’accident… Mieux vaut s’en remettre à l’expérience des gens du pays. En plus vous ferez plein de chouettes rencontres. Il faut bien comprendre que la voiture est encore un « luxe » dans le pays, il est donc tout à fait normal pour les gens de partager un bus ou un taxi. On n’a pas de mal à trouver un transport sur les grands axes (et même en-dehors), que ce soit pour un petit ou un long trajet.
Concernant les treks classiques autour de Karakol, il n’existe pas de refuge ni d’auberge dans la montagne, à part quelques baraques près d’Alatyn Arashan, mais je ne suis pas sûre qu’elles soient ouvertes toute l’année, et septembre est déjà un peu « hors saison ». Il faut donc prévoir d’être autonome en nourriture, et avoir le matériel de bivouac (tente, duvet, matelas etc). Vous trouverez tout ce qu’il faut en nourriture à Karakol, il y a des petites supérettes et un marché avec des fruits et légumes délicieux. Je crois que certaines agences de trek proposent de louer du matériel de bivouac à Karakol mais je ne suis pas sûre…
En terme de matériel, nous sommes partis avec du matériel de rando « classique » comme ce que nous prenons dans les Alpes. Par contre mieux vaut prévoir un peu de marge sur le sac de couchage et les pulls car il peut faire vite froid (ne pas oublier qu’on monte vite à 3000-3500 mètres d’altitude, il peut donc vite neiger même en journée). Avant de partir j’avais changé mon sac de couchage « 0°C confort » par un « -7°C confort » et je n’ai pas regretté.
Ne pas oublier une bonne trousse de secours avec de quoi soigner les différents maux de ventre en cas de problèmes suite à une nourriture pas très fraîche ;) Et aussi des pastilles type « Micropur » pour désinfecter l’eau.
Un petit lexique franco/russe peut également être utile (l’anglais n’est pas très parlé), et je vous conseille fortement d’apprendre à déchiffrer le cyrillique, c’est pratique pour déchiffrer les panneaux directionnels.
J’espère avoir répondu à vos questions, en tout cas n’hésitez pas si vous avez encore des questions.
Bon voyage dans ce merveilleux pays, vous allez vous régaler !