Date |
1er et 2 avril 2018 |
Dénivelé positif |
1er jour : 800 mètres 2ème jour : 1050 mètres |
Altitude au sommet |
3057 mètres |
Durée |
1er jour : 3h30 2ème jour : 3h30 pour le col, 7h20 en tout |
Météo |
Alternance de soleil et nuages |
Carte IGN |
3532 ET Les Arcs - La Plagne - Parc National de la Vanoise |
Accès |
Depuis Bourg St Maurice, monter à Ste Foy Tarentaise, puis tourner en direction de la Masure. Parking au village. En hiver, la route n'est pas denneigée au-delà. |
La météo est un peu trop instable en ce week-end Pascal pour pouvoir partir durant 3 jours. Mais nous sommes quand même motivés pour passer une nuit en refuge, à ski de randonnée. Après une étude attentive de la météo, nous choisissons de nous rendre en Haute-Tarentaise. Nous connaissons déjà le vallon du Ruitor et de la Sassière pour y avoir fait une jolie escalade. Ce week-end sera l’occasion de le découvrir sous la version hivernale, à ski.
La route est encore coupée par la neige au-dessus de Sainte Foy Tarentaise. Le hameau de la Masure sera donc notre point de départ, peu après midi. On commence par remonter une piste, puis une trace sur le côté nous incite à passer par la forêt. On ne gagne pas forcément du temps et on s’embête à serpenter entre les sapins et la rivière dans des pentes parfois peu commodes. Ce n’est pas très pratique, mais c’est joli et nous ne sommes de toute manière pas pressés.
On arrive ainsi au hameau du Crot. Les maisons sont bien étagées le long de la route. Quel calme comparé à la version estivale !
Quelques virages et conversions nous font ensuite rapidement gagner de l’altitude jusqu’à rejoindre la Savonne. Là encore, difficile de croire que ce parking est blindé de touristes en été ! Aujourd’hui nous sommes seuls avec la montagne.
Nous faisons une pause pour reprendre quelques forces, puis montons 200 mètres assez raides. Un bon exercice pour les conversions, facilité par une petite couche de poudreuse fraîche. On rejoint ensuite des pentes plus douces et on trouve le soleil.
On passe un petit verrou puis on arrive dans l’immensité blanche du vallon de la Sassière. A 2000 mètres, les quantités de neige sont encore phénoménales pour la saison. Il y a tellement de neige que le refuge du Ruitor est caché ! On le dépasse par le dessus sans s’en rendre compte… Heureusement, on s’aperçoit vite de notre erreur, et un petit demi-tour nous mène à notre lieu de repos pour la nuit.
C’est la première fois que nous nous rendons en refuge à ski, on est ravis de pouvoir tester cela pour notre première année de ski de randonnée. Le refuge est plein, et uniquement par des skieurs. Les conversations vont bon train, et l’après-midi passe vite. Après un gros repas, il est l’heure d’un repos bien mérité sur la petite mezzanine qui surplombe la salle commune.
Réveil tôt pour le deuxième jour car une longue journée nous attend. A 7h, nous quittons le refuge, alors que le ciel rosit à peine. Nous sommes plusieurs groupes à nous rendre en direction de la Tête du Ruitor par le glacier du Grand. Tout ce petit monde trouve son rythme et s’étale sur la montagne.
Quelques ressauts nous font contourner la Barre des Colombettes, puis on arrive au plan des Fornets, d’où l’on admire le cirque du glacier du Grand. Le glacier est tellement enneigé qu’on peine à croire que l’on est sur un glacier ! Malgré tout on s’équipe avec le baudrier et un peu de matériel au cas où…
Quelques bosses puis une pente un peu raide nous mènent au pied des barres rocheuses qui longent le glacier. Quelques skieurs sont déjà en train de descendre ; on les soupçonne fortement d’avoir triché en faisant une dépose hélico côté italien… On ne les jalouse pas, on est content de profiter du paysage à notre rythme, et à la force de nos cuisses !
On trouve enfin le soleil, puis on traverse le glacier pour rejoindre la base de l’arête de l’Invernet. On commence à tirer un peu la langue, la fatigue et l’altitude commencent à se faire sentir.
Un second large virage nous mène au col du Grand, qui marque la frontière franco-italienne. La vue panoramique au col est fabuleuse, que nous sommes hauts comparés aux sommets voisins ! Malheureusement, les nuages annoncés bouchent déjà le massif du Mont Blanc.
On était parti sans vraiment d’objectif. On savait que notre niveau serait un peu juste pour ambitionner la Tête du Ruitor. On espérait peut-être rejoindre le Noeud des Vedettes, mais il est encore un peu loin, et les nuages sont en train de recouvrir les sommets alentours à grande vitesse. On sait que l’après-midi est annoncée à la fois chaude et couverte, il ne faut donc pas traîner si on veut profiter de bonnes conditions à la descente et éviter les purges avalancheuses du printemps. On décide donc sagement de stopper la montée au col du Grand. On est déjà très contents d’avoir atteint ce point avec notre petit niveau à ski.
La descente du glacier du Grand est fabuleuse : 25 cm de neige poudreuse sont tombés il y a 2 jours. Malgré quelques traces, il y a largement de quoi se faire plaisir dans ce décor de cinéma. Les pentes les plus faciles sont peu raides et le manteau neigeux bien stable. C’est donc une descente 5 étoiles et 100% plaisir qui s’annonce. Assurément la meilleure descente de la saison ! Près de la Barre des Colombettes, on retrouve une neige un peu croûtée qui nous rappelle que notre niveau n’est pas encore au top… Une dernière partie en neige déjà ramollie nous ramène au refuge du Ruitor.
On ne traîne pas trop pour pique-niquer car le soleil est de retour et tape fort.
On remet les peaux pour franchir le petit ressaut au-dessus du refuge puis on entame la descente vers la Savonne. On visait de passer assez à droite pour éviter les pentes raides que nous avions empruntées à la montée, mais on se loupe et on se retrouve bloqué au-dessus d’une petite barre rocheuse… Il faut donc re-peauter, remonter, dépeauter etc… Bref, pas mal de temps perdu pour finalement passer par ce petit verrou qui ne nous enchante guère vu le soleil qui tape sur les faces voisines. Heureusement, le passage est court. On s’engage prudemment l’un après l’autre pour rejoindre la Savonne.
Les difficultés sont derrière nous. Il nous reste à traverser le grand plateau, un bout de descente en « border cross » dans la forêt, puis on rejoint la piste d’été qui nous mène sans plus d’aventures au hameau du Crot puis au parking de la Masure.
Ainsi se terminent ces deux belles journées. On est plus que ravi d’avoir pu faire une telle sortie dès notre première année de ski de rando. Les prochains week-ends sont pris en famille, nous ne sommes donc pas trop sûrs de pouvoir skier encore cet hiver (peut-être en mai si les quantités de neige continuent à être dans la lignée de cet hiver 2018 ?). Quoi qu’il en soit, cet hiver 2018 aura été bien rempli !
Toutes les photos de ce superbe week-end sont dans l’album photos du refuge du Ruitor.