Depuis Albertville, monter à la cité de Conflans, puis au fort du Mont et se garer au col des Cyclotouristes.
La canicule qui sévit depuis quelques jours n’incite pas à faire une longue journée de sport. Malgré tout, l’envie d’aller randonner en montagne est présente. Un départ à un horaire atypique (18 heures !) et une randonnée assez courte à la Roche Pourrie permettent de se dégourdir les jambes sans cuire pour autant.
Au départ du col des cyclotouristes, je m’aperçois que les chaussures de randonnée sont restées à la maison… Tant pis, une bonne paire de baskets devrait faire l’affaire pour aujourd’hui.
Le sentier commence par emprunter une piste forestière, puis monte plus raide dans la forêt, en coupant les lacets de la piste, et en la reprenant parfois. On parvient ainsi au blockhaus des Têtes, caché dans la forêt. De là, le sentier serpente joliment à l’arrière du bâtiment puis monte droit dans la pente, dans une jolie forêt de plus en plus clairsemée. On arrive ainsi à une très belle clairière, au pied de l’arête de la Roche Pourrie.
L’arête est assez courte et quelques passages câblés permettent de franchir sans difficultés les quelques ressauts rocheux.
Juste sous le sommet, on arrive à un court passage plus croulant, d’où tire peut-être son nom de la sommet de la Roche Pourrie.
A 20 heures j’atteins le sommet, en étant toute seule. De toute manière je n’ai croisé personne depuis le début, à part quelques randonneurs tardifs au parking. Tranquillité assurée, avec une jolie vue sur le Mont Blanc, et la longue crête qui mène au Mont Mirantin et au vaste cirque de la Pointe de la Grande Journée.
En temps normal, la vue à 360° doit être superbe. Mais aujourd’hui la brume de chaleur est tellement présente qu’on aperçoit à peine le massif voisin des Aravis.
Je redescends par un petit sentier en lacets qui bascule sur le versant nord-ouest de l’arête, au milieu des myrtilliers et rhododendrons. Près du chalet du Haut du Pré, je loupe le sentier qui aurait pu me permettre de redescendre tout droit. Ce n’est pas grave, je prends l’option piste forestière, plus longue mais sans doute plus sûre car le jour commence à tomber et la lumière à manquer.
J’arrive à la voiture juste avant la nuit, un peu rafraîchie par cette sortie en altitude.
1er jour : brouillard 2ème jour : tempête de ciel bleu, assez chaud.
Accès
Depuis la France (Chamonix par exemple), rejoindre Martigny, prendre la route du Valais et monter au village de Zinal. Se garer sur la gauche du village, un peu avant le grand parking du fond.
Nos vacances en Valais l’été dernier nous avaient donné envie de revenir avec les crampons. Et comme l’an dernier à la même époque, c’est en famille que nous passerons le week-end encordés. Il y a l’embarras du choix pour faire de l’alpinisme facile à Valais. Nous optons pour le Bishorn, un « 4000 » facile.
La météo de ce week-end annonce un ciel très maussade samedi et un dimanche « moyen » (qui sera finalement sans nuages !). Nous partons donc sans trop d’attente de Zinal, après une longue route depuis la France. La montée est bien raide, d’abord en forêt de plus en plus clairsemée, puis à travers un astucieux chemin franchissant une falaise. On arrive ensuite sur un vaste cirque moins raide et plus minéral.
A la pause pique-nique, au milieu du brouillard, nous tombons sur des copains stéphanois. Presque la même scène que l’an dernier, avec (presque) les mêmes personnes ! Décidément le monde de la montagne est petit.
Nous pensions trouver de la neige bas, mais finalement seuls les derniers mètres sont vraiment enneigés. Les névés présents vers 2500 mètres ne sont pas gênants, et seuls les derniers mètres sont vraiment enneigés. Après 4h d’efforts, nous atteignons la cabane de Tracuit, refuge futuriste au pied du glacier à 3256 mètres d’altitude. La vue est assez bouchée, une fine averse de neige commence à tomber, bref on est moyennement optimistes pour le lendemain.
Le refuge est bien plein, plus d’une centaine de personnes, presque tous candidats pour le Bishorn. En raison du monde et de la chaleur annoncée pour le lendemain, la gardienne accepte d’avancer le réveil à 4h au lieu de 5. Tant mieux pour nous, qui préférons les réveils matinaux.
La nuit est bonne malgré l’altitude, mais nous sommes réveillés 45 minutes par des boulets. Un vrai record. Tout ça pour :
1) brasser dans leur sac pendant 40 minutes dans le dortoir en faisant un boucan d’enfer avec les cintres
2) arriver 5 minutes avant tout le monde au petit-déjeuner, ce qui était inutile car la porte de la salle commune était fermée à clé
3) partir du refuge après tout monde…
Heureusement qu’on a de l’humour, ça nous aura fait rigoler (après coup, car sur le coup j’aurais préféré dormir 45 minutes de plus).
Ca bouchonne un peu à la sortie du refuge mais nous sommes parmi les premiers à partir, alors que le jour se lève à peine. Le ciel est complètement dégagé, une magnifique journée s’annonce ! J’adore cette ambiance nocturne, mais elle est de courte durée car le soleil pointe rapidement son nez.
C’est le week-end d’ouverture du refuge mais la trace est déjà digne d’une autoroute ! Mais en partant devant, on a l’impression d’être assez tranquilles. On traverse assez largement le bas du glacier, puis on remonte par sa rive droite. La montée est jolie mais plutôt monotone : une succession de bosses, où l’on voit le sommet qui nous nargue depuis le refuge.
Vers 3600 mètres, comme souvent, l’altitude me bloque. En quelques minutes, je passe d’un état « en forme » à un état « la tête dans un étau, je vais mourir ». Pas de panique, je sais que ça va passer si je reste raisonnable et humble. Etant première de cordée, j’en profite pour ralentir le rythme, inspirer profondément, bien expirer en deux temps pour bien vider les poumons comme j’ai l’habitude de le faire en course à pied, et surtout beaucoup boire. Ces efforts payent car le mal de tête passe en 15 minutes. Je retrouve mon énergie et ma bonne humeur.
Malgré tout je préfère ne pas forcer, et je conserve mon rythme lent. Il n’y a pas de raison de se presser exagérément, car le beau temps se maintient et nous sommes à présent la première cordée d’une longue procession partie du refuge. Seule une cordée de trois espagnols insiste pour nous doubler, mais finalement restent à 50 cm devant nous car ils sont cuits.
Sous le sommet, une dernière pente un peu raide sur un gros champignon de neige nous oblige à passer un par un car la glace est déjà presque visible.
Puis à 9h nous débouchons enfin au sommet du Bishorn, à 4153 mètres d’altitude ! Nous sommes seuls pendant quelques instants, un vrai privilège. Tout autour de nous, les hauts sommets enneigés nous entourent. La vue sur le Weisshorn et les 4000 du Valais est superbe.
Le petit vent au sommet ne nous incite pas à traîner plus longtemps. On redescend la petite pente sommitale en marche arrière, on croise les copains stéphanois qui arrivent, puis on attaque la descente. C’est là qu’on se rend compte de la foule qui était derrière nous ! En étant devant, on avait l’impression d’être presque seuls, tant mieux, car je n’aurais pas aimé faire l’ascension au milieu de 100 autres personnes.
Le début de la descente dans la neige est un vrai régal, on fonce droit dans la pente sans effort. En revanche la fin du glacier, plate, sous la chaleur et avec une neige portant de manière très irrégulière, est une vraie purge épuisante !
Nous retrouvons le refuge vers 11h, en pleine chaleur. On fait une bonne pause pour nous restaurer et quitter le matériel. On en profite pour admirer la vue que nous n’avons pas pu apprécier hier dans le brouillard : la fine silouhette du Zinalrothorn, la belle pyramide de la Dent Blanche, et le magnifique panorama depuis le réfectoire de la cabane de Tracuit.
On croise un peu de tout comme public sur cette course : un gars qui fume son joint à 5h du matin avant d’attaquer, quelques personnes expérimentées parties tôt devant nous, les espagnols au rythme irrégulier, un gars tout seul en raquette visiblement très fatigué et sans matériel qui finira par faire demi-tour, des cordées qui avancent très très doucement (pourtant on n’est pas des rapides !). Bref je ne suis pas sûre que l’ambiance « 4000 » soit vraiment mon truc. Mais c’était quand même une belle expérience.
Il ne reste plus qu’à affronter les 1600 mètres de descente bien raide sous une chaleur de plus en plus écrasante, puis déguster une boisson fraîche houblonnée bien méritée à Zinal.
Depuis Albertville ou Faverges, rejoindre le village d'Allondaz. Parking dans le village ou bien sur le bas côté de la route en cul-de-sac au bout du village.
Après notre bivouac à Sulens tranquille le week-end dernier, nous avons de nous décrasser un peu plus sérieusement les jambes. Seul problème, les sommets sont encore assez enneigés en altitude. Pour faire plus de 1000 mètres de dénivelé, nous sommes donc obligés de partir bas. Comme souvent, nous optons pour la Belle Etoile, le grand classique des Bauges en cette saison. Pour changer et pour augmenter le dénivelé, nous partons du village d’Allondaz.
Le sentier démarre très rapidement, très raide ! Ce versant n’est pas très fréquenté, nous sommes seuls sur une petite trace accompagnés par l’odeur de l’ail des ours. Les mollets chauffent, c’est une belle bavante. C’est un peu monotone, mais on sort finalement de la forêt au col de l’Alpettaz. Un dernier effort, toujours raide, nous permet de rejoindre le sommet du Roc Rouge, aussi appelé la Négresse. Nous n’avons mis que 1h45 environ pour faire 1000 mètres de dénivelé. Pas trop mal pour une reprise.
Du sommet, on voit bien la longue crête qui nous attend pour rejoindre la Belle Etoile.
On ne traine pas, et on redescend au col de l’Alpettaz. On passe sous un moche pylône électrique puis on emprunte la crête de la Belle Etoile. Elle est parfois assez effilée mais toujours jolie. Quelques câbles sécurisent les passages les plus escarpés. Au niveau du Pas de l’Ane, un peu croulant, on trouve même quelques échelles. Rien de difficile aujourd’hui, mais ça doit être plus costaud lorsque le sentier est humide et glissant.
40 minutes plus tard, nous retrouvons le sommet de la Belle Etoile et la foule qui monte depuis le col de Tamié. Malgré l’altitude modeste, la vue est toujours aussi chouette sur la combe de Savoie, le Grand Arc, le massif du Mont Blanc, le lac d’Annecy etc.
Il ne reste plus qu’à faire demi-tour pour retrouver le calme. L’arête n’est guère plus rapide parcourir dans le sens de la descente. Il fait très chaud, et on trouve avec plaisir une source sous le col de l’Alpettaz, avant de plonger dans la relative fraîcheur de la forêt.
Bref, une jolie sortie à la fois raide et ludique grâce à cette longue arête.
Quelques photos en plus sont dans l’album photos de la Belle Etoile.
Depuis Albertville, rejoindre Faverges, Serraval, puis descendre en direction de Thônes. Au village des Clefs, prendre la route à droite qui monte au col de Plan Bois. Parking au col.
Il fait déjà très chaud en ce début juin. La saison estivale est lancée ! Nous partons chercher la fraîcheur en altitude. L’avantage d’habiter à la montagne, c’est qu’on peut se permettre de partir de la maison à 17h pour aller bivouaquer. Le sommet de la montagne de Sulens constitue un objectif classique et facile que nous n’avons encore jamais foulé. C’est parfait pour goûter à la solitude dans avoir besoin de marcher durant 3 heures, et en évitant les terrains encore enneigés plus hauts en altitude. En partant du col de plan Bois, on en profite pour repérer une jolie route qui pourrait constituer une sortie sympa à vélo (une prochaine fois peut-être).
On commence par remonter une piste forestière peu intéressante, puis on débouche bientôt dans des alpages. Les sacs sont un peu lourds et on transpire vite malgré l’heure avancée de l’après-midi. Après avoir passé quelques chalets d’alpage, on débouche sur l’arête sud de la montagne de Sulens. C’est une grosse bosse sans prétention, mais la vue est bien dégagée et fort jolie : massif de la Tournette sur notre gauche, et Charvin sur notre droite.
On arrive rapidement au sommet doté de sa table d’orientation. Les derniers randonneurs de la journée redescendent, nous avons à présent la montagne pour nous tous seuls.
On continue sur la crête et on arrive au niveau d’une croix. Ce sera notre lieu de bivouac pour cette nuit. La vue est superbe sur le coeur du massif des Aravis. Nous plantons la tente que nous n’avions plus utilisée depuis longtemps. Il faut croire qu’on a perdu le coup de main car nous cassons la pièce qui relie les deux arceaux… Pas grave, il n’y a pas un poil de vent, ce ne sera pas gênant pour cette nuit.
La soirée est l’occasion d’une jolie session photo. Puisque la rando est courte, j’en ai profité pour emmener le trépied et un peu de matériel. On varie les poses, et on fait quelques timelapses.
Le réveil est réglé sur 5 heures, pour profiter du lever du jour et ses couleurs changeantes. J’adore ces moments : le calme absolu, puis la nature qui s’éveille alors que les humains en vallée dorment encore.
Il est 6h30 et notre bivouac est déjà baigné de lumière. C’est l’heure de plier les affaires et rentrer tranquillement. Nous sommes bien réveillés mais la vallée est encore très calme.
Ce bivouac tout simple était vraiment un pur moment de plaisir non loin de la maison.