Géorgie – De Tbilissi à Omalo

par *V* ~ Dimanche 11 août 2019. Classé dans : Géorgie.

Après une bonne journée de repos à Tbilissi, c’est parti pour la dernière étape de notre voyage : la Touchétie.
Je ne me souviens même plus comment nous est venue l’idée saugrenue d’aller dans cette région paumée… Peut-être justement parce que le Lonely Planet n’en disait pas un mot. Peut-être parce que le Bradt en disait juste quelques lignes « belle région mais isolée, compliquée, difficile d’accès ». Quand même le Bradt dit que c’est compliqué alors il faut s’attendre à tout…
On est parti sans beaucoup d’infos puisqu’il était difficile d’en trouver. Presque sans remarquer que ses voisins frontaliers portaient des noms tristement connus : Tchétchénie, Daghestan…
En effet c’est isolé, coupé du reste du monde par la neige 8 mois par an. En effet nous allons voir que c’est compliqué d’accès, par 70 km de piste effrayante où même les 4×4 ont du mal à passer.

Pour commencer notre trajet, nous rejoignons la station de Sampori. On galère un peu pour trouver l’arrêt de bus officiel, on finit par comprendre qu’on a en fait loupé de peu la première marshrutka de la journée. Nous attendons donc une petite heure. Lorsque notre minibus arrive, toutes les personnes alentours, à qui on avait demandé des infos, se précipitent pour nous dire « c’est celui-là, c’est celui-là ! ». C’est très gentil, au moins on n’est sûr de ne pas le louper.

Après 2h30 de route, nous arrivons à Telavi, terminus du bus. Une jeep est là sur le parking des bus, à attendre le client. Nous sommes malheureusement que 2 touristes, nous ne pourrons pas partager le tarif de 300 laris avec d’autres personnes, tant pis.

Après un petit quart d’heure de route dans la plaine, on récupère un petit papy, propriétaire d’une guesthouse à Omalo, puis nous attaquons les 70 dernières kilomètres de trajet, les jambes coincées entre les cagettes de fruits et du matériel en tout genre. Nous abandonnons le goudron pour la terre et les rochers. La route est, paraît-il, classée parmi les 10 plus dangereuses du monde. On commence par 20 km dans une gorge sur une piste très cabossée. Secousses garanties, malgré les efforts de notre chauffeur qui connaît les nids de poule comme sa poche.
Ensuite la piste s’élève en lacets, parfois sur d’anciens glissement de terrains. Il n’est pas rare que la route soit endommagée voire carrément emportée et coupée à la circulation durant plusieurs jours, surtout après de fortes pluies. Des engins de chantier sont dispatchés à différents points de la route pour la reconstruire en permanence. Je n’en mène pas large. Si à ce moment on m’avait proposé de faire demi-tour, j’aurais dit oui, sans hésiter.
Mais notre chauffeur et le petit papy discutent comme si de rien n’était. Parfois, notre chauffeur klaxonne, là où une voiture a fini dans l’à pic vertigineux. Des croix, ainsi que pierres tombales avec le portrait des victimes de la route jalonnent le parcours. Seuls des 4×4 et des camionnettes Delica Chamonix arrivent à passer. Le papy nous explique que quelques semaines avant notre passage, une jeep a fini dans le ravin, emportant les 6 passagers, tous habitants de la région.

On finit par déboucher dans des alpages, sur une piste un peu moins défoncée mais toujours impressionnante.

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On rejoint enfin le col d’Abano à 2850 mètres d’altitude. On s’arrête pour une courte pause, car il fait bien froid avec un grand vent qui pique. Des vieux poteaux tous rouillés jalonnent la route, ils étaient censés acheminer l’électricité, mais notre chauffeur nous assure qu’ils n’ont finalement jamais servi.

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On redescend un peu avant de faire une pause goûter avec nos hôtes qui partagent pain, tomates, fromage maison, saucisses, et bien sûr l’inévitable chacha. La politesse nous oblige à partager 3 verres avant de dire stop. Heureusement que la suite de la route est moins mauvaise. Après 1h de piste, nous arrivons enfin à Omalo. Juste un gros village mais c’est le plus gros de Touchétie. Il nous aura fallu 4h30 pour parcourir ces 70 km. On comprend bien pourquoi cette région est si sauvage.

Nous avons à peine le temps de nous installer dans la guesthouse que la nuit tombe déjà. Les gamins du coin font la course à cheval. Un autre arrive en voiture, radio à fond, pour draguer la fille de notre hôtesse. Il se fait virer à grands cris par la maitresse de maison. Ambiance… On sent déjà qu’on va tomber amoureux de la région.

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Toutes les photos de ce voyage sont dans l’album photos de Géorgie.

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Résumé des articles d’Arménie et de Géorgie :



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