Archives de la Catégorie 'Japon'

Premiers jours au Japon

par *V* ~ Vendredi 10 avril 2009

Ouf, la folie des premiers jours étant passée, j’ai enfin le temps d’écrire quelques lignes et de poster les premières photos !
Voici donc le journal de ces premières journées japonaises.

Lundi : Après une bonne nuit de sommeil, histoire de récupérer du décalage horaire et de remettre mon horloge interne à l’heure du pays, direction boulot ! Et oui, ici pas de temps à perdre. Mon chef me présente les autres doctorants et jeunes chercheurs du laboratoire. On est tous dans un grand bureau genre « open space » assez sympa. Par contre globalement le niveau d’anglais est bas, donc je n’arrive pas à communiquer avec tout le monde (ou alors certains ont honte de leur niveau donc n’osent pas parler). En revanche, les gens avec qui je papotte sont vraiment très sympas, très accueillants, extrêmement serviables, à tel point que j’en suis presque gênée ;-)
Je file à la banque ouvrir un compte, accompagnée de mon « traducteur » non-officiel (un gentil stagiaire japonais très affairé). La file d’attente est monstrueuse, 2 ou 3 heures à patienter au minimum. Du coup on prend un ticket, on repart à l’université, et on revient dans l’après-midi. Après être passée par de multiples guichets, et après avoir choisi mon code secret sous le nez de tous les employés (vive la confiance japonaise !), je détiens enfin la précieuse carte et le chéquier (en japonais of course… ne me demandez pas de remplir un chèque ;-) ).
Dans l’après-midi, les collègues m’expliquent comment prendre les principales lignes de bus entre la Tohoku University International House (chez moi, quoi) et le campus. Ils sont visiblement un peu affolés de me voir partir toute seule dans le bus. Ils m’ont donc imprimé tous les plans possibles et imaginables, et l’un d’entre eux m’a même accompagnée dans le premier bus jusqu’à ma correspondance… Avec ça, pas moyen de se perdre !

Mardi : LA tuile ! Après seulement 24h de bons et loyaux services, mon adaptateur électrique me lâche. Après avoir passé 1 ou 2 h à essayer de le réparer, des collègues m’ont emmenée au Yodobashi, THE magasin d’électronique de Sendai. Un truc de fou, immense sur 2 étages, où on trouve tous les modèles possibles et imaginables d’ordinateur, télévision, appareil photo, cafetière, réfrigérateur, jeux vidéos… Il y a même des télescopes et des petits microscopes (pour un peu, j’en ramènerai bien un en souvenir !). Pendant qu’une collègue qui m’accompagnait en profitait pour regarder les cadres numériques, j’ai bavé devant les objectifs d’appareils photos, ils ont tout ou presque ce qui existe, au moins une centaine de trépieds en démonstration, plein d’accessoires… Malheureusement pour mon banquier, je vais pouvoir très facilement retrouver ce magasin puisqu’il est juste sous la gare… Ça sent le flambage de carte bleue, il va falloir me menotter pour ne pas que j’y retourne ;-)
Après cela on est allés déjeuner à la cafétéria, j’en ai profité pour déployer mes talents dans le maniement des baguettes. Tout allait très bien jusqu’à ce que je m’attaque aux œufs brouillés. Allez donc saisir un truc difforme tout mou entre deux baguettes… J’ai réduit l’œuf en bouillie, pas un seul morceau n’a voulu arriver jusqu’à la bouche. Bref, j’ai encore des progrès à faire. Mais il paraît que je me débrouille quand même mieux que la moyenne des japonais, j’ai même été citée en exemple à un collègue qui tient ses baguettes n’importe comment. A défaut d’impressionner les collègues par mon boulot, je les impressionne par ma tenue de baguettes, c’est déjà ça, on fait comme on peut ;-)

Mercredi : Entre les billets de train et les courses premières nécessité, l’argent file vite, j’ai déjà dépensé les yens que j’avais fait changer avant de partir de France. Je pars donc à la recherche d’un distributeur. Premier essai : marche pô. Deuxième essai, un distributeur pourtant marqué « international card » : marche toujours pô. Coup de stress !!! Finalement, selon les conseils du Lonely Planet, j’ai été à la poste. All in japanese of course… On a connu plus pratique, mais ça marche, ouf. A part cela, rien de très passionnant.

Jeudi : Le mois d’avril correspond au début de l’année scolaire ici, au Japon. Aujourd’hui nous avons donc eu une réunion où tout le monde s’est présenté, en japonais of course. J’ai fait ma maligne en sortant un magnifique « Konnichiwa gozaimasu, Watashi wa V dess » (Bonjour, je m’appelle V. – traduction détaillée à la fin du post pour ceux que ça intéresse). Avec l’accent siouplé (ou pas…). Et tout le monde a fait « Oooooooh » en croyant que je parlais japonais. J’ai continué par un « sorry, the rest of my presentation will be in English ». Eclat de rire général. Au moins j’ai amusé la galerie. Sinon plus sérieusement on a parlé boulot, j’ai présenté une partie de mes résultats de thèse et je devrais commencer à faire vraiment ce pour quoi je suis venue à partir de demain.

Hier il caillait mais aujourd’hui il faut super beau et chaud, plein de fleurs de cerisiers sont sorties dans la journée. Le cerisier qui est en bas du bâtiment était en boutons ce matin, et en fleurs ce soir. Du coup on a prévu un petit repas/pique-nique pour fêter ça ce week-end, car la floraison ne dure que quelques jours.

Cliquez sur les photos pour les agrandirjapon cerisier fleurs sakura cherry blossoms

japon cerisier fleurs sakura cherry blossoms

japon cerisier fleurs sakura cherry blossoms

japon cerisier fleurs sakura cherry blossoms

* Traduction :
- Konnichiwa signifie bonjour, ou bonne après-midi plutôt
- gozaimasu c’est la marque de respect (sans prononcer le u à la fin, un peu comme le e final en français). Donc LE truc qu’on entend 50 fois par jour à toutes les sauces ;-)
- Watashi : je, moi, le mien, mon.. bref le possessif quoi.
- dess c’est l’auxilaire avoir ou être
- wa c’est juste un « truc » qu’on met avec l’auxiliaire.
Je progresse, je progresse !
japon kao content

Quelques photos en plus sont dans l’album photo du Japon.

Les 24h du Japon

par *V* ~ Lundi 6 avril 2009

6h30 : Dring, le réveil sonne, il est l’heure de se réveiller après une nuit plutôt courte

7h : Emballage de tout le bazar de dernière minute

7h30 : Arrivée ma môman qui va s’occuper de mon appartement et de ma tuturre en mon absence. J’ai droit au lot de recommandations habituelles ponctuées de remarques plus ou moins subtiles comme quoi j’ai encore besoin de ma mère à mon âge et patati et patata…

8h : Départ de la maison

8h30 : Arrivée à l’aéroport. Pour la première fois depuis plusieurs années, nous n’avons ni crevé un pneu, ni eu d’accident de voiture en cours de route. C’est suffisamment incroyable pour être remarqué !

8h45 : Je me mets dans la file pour retirer mon billet. Ce n’est plus une file, c’est carrément un pèlerinage vers les machines tellement il y a de monde.

10h30 : Décollage. Et c’est parti !

12h : Arrivée à Francfort – transfert en navette

12h15 : Dodo en salle d’attente

14h : Décollage du bon gros Boeing 747 plein d’asiatiques en mal de sushis ;-) Manger – dormir – écouter de la musique – regarder un film – re-manger – re-dormir…

J+1, 1h du matin (8h heure locale) : arrivée à Tokyo après 13 heures de vol depuis l’Allemagne et près de 15 heures en tout. Rebelote, une file d’attente monstrueuse pour le passage de la frontière, on a cru tous tomber dans les pommes. Récupération de tout mon barda, puis arrivée dans le hall de l’aéroport. C’est là que ça commence à devenir intéressant ;-)

J+1, 2h30 (9h30 heure locale) : Voyons, il faut que je rejoigne la gare pour prendre le shinkansen (TGV), et pour cela prendre un train-navette. Donc acheter les billets de navette, et puis ceux du train tant que j’y suis. A nouveau une file d’attente monstrueuse au guichet. Finalement comme j’ai de la monnaie, une gentille japonaise m’aide à prendre mes billets directement à la machine automatique, histoire de gagner du temps. Hum, je ne suis pas certaine d’avoir eu le tarif le moins cher, mais passons. J’ai donc 2 trains à prendre mais 3 tickets. Super pratique comme système. Au milieu de tout le charabia écrit sur le ticket, j’arrive à repérer les numéros correspondants aux horaires, aux wagons et aux places.

J+1, 2h35 (9h35 heure locale) : Premier essai de passage du portillon automatique. Marche pas. Deuxième essai avec un autre ticket. Marche toujours pas. Troisième essai… bon un japonais prend pitié de moi et insère deux tickets en même temps. Miracle, ça marche.

J+1, 2h40 (9h40 heure locale) : Coup de téléphone à mon chef japonais pour lui transmettre mon horaire d’arrivée. Comique, le téléphone en anglo-japonais.

J+1, 2h45 (9h45 heure locale) : Embarquement dans le train-navette.

Cliquez sur les photos pour les agrandir…
japon narita express

J+1, 3h45 (10h45 heure locale) : Débarquement dans la gare de Tokyo. Immense, démesurée, monstrueusement énorme, je ne trouve pas assez d’adjectifs pour la qualifier. C’est là qu’il faut compter sur le coup de bol qui vous fera tomber pile-poile devant le bon panneau. Sinon on peut y errer pendant des heures, tellement il y a de lignes de métro, de trains, d’étages…

J+1, 4h (11h heure locale) : Je repère un panneau « Tohoku », c’est le nom de la région où je vais. Arf, mince pas de bol, c’est aussi le nom d’une ligne de métro.

J+1, 4h02 (11h02 heure locale) : Tiens, un autre panneau Tohoku, c’est peut-être le bon cette fois-ci. Re-galère pour savoir quels tickets insérer pour débloquer le portillon.

J+1, 4h03 (11h03 heure locale) : Arrivée sur le quai de la gare. Reste plus qu’à trouver mon wagon. Evidemment je me trompe de sens, ce n’est qu’arrivée au bout du train que je m’aperçois que je suis totalement à l’opposée.

J+1, 4h05 (11h05 heure locale) : Sprint pour remonter toute la longueur du train, un peu de sport ne fait jamais de mal, même après une nuit blanche, une journée de décalage horaire, et 20 kg de bagages à traîner.

J+1, 4h05 (11h06 heure locale) : Je trouve enfin mon wagon, et me place devant la porte, au ras du quai, prête à rentrer. Mais pourquoi, diable, y a-t-il un lot de japonais derrière moi, me regardant d’un air désapprobateur, tous rangés en file indienne le long de traits dessinés sur le sol ??? Aaaaah c’est vrai, ici on est poli et bien discipliné : les japonais font la queue sagement pour rentrer. Premier arrivé sur le quai, premier rentré dans le train. Évidemment, comme une occidentale mal élevée, j’ai voulu doubler tout le monde. Pfff, ces français, j’vous jure.

J+1, 4h07 (11h07 heure locale) : Ouf ça y est je suis à bord… Il était moins une, le train part une minute plus tard, avec une ponctualité digne d’une horloge suisse.

japon gare tokyo

J+1, 4h10 (11h10 heure locale) : Je suis l’attraction du train, pensez-vous, une occidentale toute seule sur cette ligne ça ne doit pas arriver tous les jours. Une petite mamie me montre du doigt en chuchotant à l’oreille de son mari. On traverse Tokyo, les cerisiers sont déjà en fleurs là-bas, ça a l’air superbe.

japon tokyo

japon tokyo

J+1, 6h15 (13h15 heure locale) : Arrivée à Sendai.

J+1, 6h20 (13h20 heure locale) : Re-re-galère pour repasser le portillon de sortie. Décidément j’ai des progrès à faire de ce côté-là.

J+1, 6h25 (13h25 heure locale) : Je cherche mon chef du regard. Essayez donc de reconnaître un japonais au milieu d’une gare remplie de japonais, vous verrez si c’est facile. Finalement un homme s’avance vers moi souriant, bon ça doit être lui ;-)

J+1, 6h45 (13h45 heure locale) : Il m’emmène dans sa voiture. Mince j’avais oublié qu’au Japon on roule à gauche, j’ai essayé de monter côté conducteur…

J+1, 7h (14h heure locale) : Passage au labo pour récupérer les clés de ma Student Room. Ici on met des pantoufles pour rentrer dans le bâtiment, même pour 1 minute, même si vous avez pourtant sorti vos plus belles Converses encore bien blanches. Mon chef croise un collègue ; ils engagent la conversation en japonais. Au bout de quelques minutes, ils reculent chacun d’un pas et saluent très bas, un véritable plongeon ! Je reste droite comme un i à côté, embarrassée et ne sachant que faire… Pas mon truc, la révérence, je me contente d’un signe de tête et d’un sourire.

J+1, 7h30 (14h30 heure locale) : Après 24h de voyage à quelques minutes près, j’arrive dans mon chez-moi japonais. Ouf, enfin. Une bonne vieille chambre étudiante, un peu moche, un peu sale, un peu inconfortable mais peu importe. Mon chef est adorable, il a pensé à me prêter une couette, un oreiller, et quelques produits de première nécessité.

J+1, 8h (15h heure locale) : Sieste. Enfin !

J+1, 10h (17h heure locale) : Douche. Enfin (bis) !

J+1, 10h30 (17h30 heure locale) : Mon chef passe me prendre pour dîner avec sa famille dans un resto japonais authentique. Un vrai de vrai, pas un truc pour touristes ! On mange dans des petits boxes séparés, avec une table au ras du sol (en chaussettes of course, propreté oblige), menu écrit tout en japonais (c’est rigolo de choisir au hasard, à la tête des signes écrits…), baguettes (j’ai fait quelques boulettes sur ce point, j’ai appris qu’une extrémité servait pour se servir dans les plats, et l’autre pour manger… ben moi j’ai tout fait avec la même extrémité, comme une vraie occidentale pas hygiénique du tout ;-) mais il paraît que je me débrouille bien…), des choses dans l’assiette donc vous ignorez le nom, et vous êtes à peine capable de dire si c’est d’origine végétale ou animale… J’ai aussi goûté au gyutan, la langue de bœuf (en général grillée), spécialité de Sendai. Enfin bref, c’était extrêmement sympathique. J’ai encore été l’attraction du resto avec ma tête d’européenne.
Et mon chef n’a quand même pas pu s’empêcher de parler boulot entre deux sushis. Il veut m’envoyer en conférence à Tokyo le mois prochain. Well why not, surtout si c’est tous frais payés ;-)

J+1, 13h (20h heure locale) : Retour au home-sweet-home. Dodo, enfin (ter) !

La thésarde apprend le japonais

par *V* ~ Mercredi 4 mars 2009

Les billets d’avion pour le Japon sont pris : Lyon-Tokyo via l’Allemagne.
Reste « plus qu’à » trouver comment rallier l’aéroport à la gare de Tokyo. Rien que de voir le plan du métro de Tokyo, ça donne déjà mal à la tête ;-)

Cliquez pour agrandir
photo japon tokyo plan metro
Source : www.tokyometro.jp

Puis de là « plus qu’à » prendre un train pour Sendai (Sendai c’est le nom du « petit » bled japonais où je vais à 350 km au nord de Tokyo, avec « que » 1 million de personnes… un petit village quoi ;-) ).
Puis « plus qu’à » aller de la gare de Sendai à mon palace 4 étoiles (ou pas) où je logerai.
Puis « plus qu’à » récupérer les clés dudit palace.
« Plus qu’à « , c’est le mot, je crois… Enfin pas tout à fait.

Résumé d’un petit échange par mail interposé entre ma directrice de thèse, mon futur chef japonais et moi-même:
Le jap’ : Il faudrait que tu me dises à peu près à quelle heure tu arrives à la gare de Sendai pour qu’on vienne te chercher.
Moi : Ben je ne sais pas, ça dépend à quelle heure j’arrive à prendre mon train. Et cela dépend de si mon avion atterrit à l’heure ou non à Tokyo, du temps que je mets à passer la douane et récupérer mes bagages, de combien de fois je me perds dans le métro entre l’aéroport et la gare de Tokyo… Ne vous embêtez pas, donnez moi un numéro de téléphone, je vous appellerai une fois sur place.
Ma chef : Attention le téléphone ne marche pas forcément au Japon, ce ne sont pas les mêmes fréquences qui sont utilisées… Et puis la gare de Sendai est grande et sur 2 étages, ce n’est pas facile pour se retrouver à l’intérieur.
Moi : Dans ce cas, donnez moi une adresse où on peut se retrouver alors, je me débrouillerai pour y aller en bus ou en taxi depuis la gare.
Ma chef et le jap’ (en cœur) : Non mais tu rêves, Sendai ce n’est pas Tokyo, ici personne ne parle anglais, et tout est écrit en kanjis (les symboles japonais)…

Mais euhhh, on ne m’avait pas dit ça, je croyais que tout le monde se débrouillait au moins un peu en anglais sur la côte Est du Japon ?
Il me reste donc 1 mois pile poile pour apprendre le japonais. J’suis pas dans la mouise ! Ça va être folklo !
C’est comment qu’on fait pour effacer sa signature sur le contrat ? ;-)