Ce plateau montagnard est un ancien site de sanatoriums, ouverts au début des années 1930. A partir de la fin des années 1960, la tuberculose étant peu à peu éradiquée, les établissements se sont progressivement reconvertis en centres de soins.
Sur les trois centres d’origines, deux sont actuellement à l’abandon. Seul un centre (actuellement une clinique), qui permettait aux étudiants de se soigner tout en continuant leurs études, est encore en activité. Sans doute plus pour longtemps.
Le premier bâtiment visité est celui que nous appellerons « R ». Ancien sanatorium, il était réservé aux travailleurs de la société métallurgique et minière atteints de tuberculose. Par la suite, son activité s’est orientée vers la réadaptation et divers autres soins médicalisés. C’est le premier établissement construit sur ce site, et aussi le premier qui a été abandonné fin 2008, à cause du risque d’avalanche existant sur cette zone. Près de ce bâtiment se trouvent également quelques pavillons résidentiels, eux aussi à l’abandon, qui devaient sans doute servir de résidence au personnel de l’hôpital.
Le matériel a été en immense partie laissé sur place ! Les couloirs sont encombrés de lits, chaises, bureaux, écrans d’ordinateurs etc. Un gaspillage d’argent mais une aubaine pour les photographes !
Cliquez sur les photos pour les agrandir
L’autre édifice appelé « C** » est un long bâtiment de 6 étages (si j’ai bien compté…). A l’origine sanatorium public, il a peu à peu été transformé en centre chirurgical et de soins post-opératoires ; il était particulièrement réputé dans le soin des personnes amputées. Au départ, il possédait deux ailes, pour séparer les hommes et les femmes. Une partie centrale reliant les deux ailes a ensuite été créée ; elle comporte alors un bloc chirurgical (un des plus modernes de l’époque), une salle de radiographie, une salle de spectacle et une chapelle.
Peu après une modernisation, le bâtiment est abandonné et l’activité est délocalisée dans une grande ville des alentours en mai 2009. A cause du risque d’avalanche, il est a priori destiné à la destruction, contrairement au bâtiment « R » qui pourrait éventuellement être sauvé si des travaux de sécurisation ont lieu.
Aujourd’hui, l’intérieur du bâtiment est extrêmement pillé et vandalisé. Il reste peu de matériel. Les faux plafonds ont été arrachés pour récupérer câbles et fils. Tous les cuivres, fontes, tuyaux etc. ont disparus. Au cours de notre visite, nous avons même croisé un couple qui avait parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour venir se « servir » afin de construire leur maison. Les planches de l’escalier central ainsi que les fenêtres ont ainsi disparu en quelques minutes. Si les rencontres sont plutôt redoutées en Urbex, celle-ci aura été plutôt tranquille, heureusement pour nous…
Bien que l’abandon du bâtiment « C » soit plus récent que celui de « R », le lieu est donc beaucoup plus délabré. Malgré tout, il réserve de belles surprises photographiques. L’adrénaline de l’Urbex, c’est de ne jamais savoir à quoi s’attendre lorsqu’on pousse une porte. Et dans ce bâtiment, de nombreuses portes ne débouchaient que sur des chambres vides et taguées. Quand tout à coup… surprise, une lumière douce nous envahit, des vitraux (non cassés !) laissent passer la lumière… Nous sommes dans une chapelle, sans doute la seule pièce du bâtiment relativement épargnée par les pilleurs. Magnifique pièce, havre de paix au milieu du chaos. Une longue séance photo s’impose…
Cliquez sur les photos pour les agrandir
Petite note finale “au cas où” : l’urbex est une activité dangereuse, à ne pas pratiquer seul. Voire même à ne pas pratiquer du tout ;) La localisation géographique des lieux est généralement tenue “secret” pour éviter les squatteurs et les pilleurs. Certains indices ont donc été volontairement effacés sur les photos, notamment sur les mots laissés par le personnel hospitalier… Le lieu est déjà largement pillé, visité, et malheureusement très connu dans la région… A vous de compléter le puzzle ;)
Photos prises mi-mars 2010.
Pour voir plus de photos, visitez l’album photo des hôpitaux-sanatoriums.